12 % des établissements de santé touchés par des actes de violence et dans 84% des cas, les victimes de violences sont les personnels de santé. Plus de 8.000 signalements, majoritairement d’atteinte aux personnes sont rapportés ainsi pour 2012, par l’Observatoire national des violences en milieu de santé (ONVS), dont de violence armée, dans 1% des cas de menaces. Plus impactée que tous les autres secteurs, la psychiatrie qui concentre le quart des incidents déclarés, les urgences et les services accueillant des personnes âgées.
L’ONVS, piloté par la direction générale de l’offre de soins (DGOS), recueille depuis 2005, les faits de violence commis au sein d’établissements de santé volontaires, afin de pouvoir élaborer des outils de prévention. Son dernier bilan, qui porte sur l’année 2012 vient d’être publié. 2012, une année de transition, avec la mise en place d’un nouveau système de remontée. Basé sur les déclarations, ce bilan est probablement très en dessous de la réalité.
Public et privé sont concernés : Alors que la part de l’hôpital public dans les déclarations reste prédominante avec près de 30% des établissements qui participent à l’alimentation de la plate-forme, la part du Public dans les signalements est largement majoritaire (92%). En 2012, 42% des centres hospitaliers universitaires et 21% des centres hospitaliers généraux ont fait remonter 8.250 signalements d’incidents de violence. C’est aussi le cas pour 43% des centres hospitaliers spécialisés en psychiatrie (2.139 signalements).
Atteintes aux personnes et aux biens : En 2012, les signalements concernant des atteintes aux personnes sont largement majoritaires, cependant, là encore, les établissements font remonter majoritairement des atteintes aux personnes, qui sont les plus traumatisantes pour les personnels. C’est aussi une alerte réelle sur les conditions de travail et la dégradation des relations patients/soignants.
Des violences avec arme pouvant aller jusqu’au crime : 67 signalements sont ainsi considérés de niveau 4, ce qui représente 1% des atteintes aux personnes. L’utilisation d’arme est ainsi constatée 1% des cas de menaces et dans 0,50% des cas de violences physiques. La majorité des atteintes aux personnes sont de niveau 3 (violences physiques) pour 51% (4.110 signalements).
Psychiatrie, gériatrie et urgences, les services les plus menacés : Si tous les services sont exposés à des phénomènes de violence, les services les plus impactés restent la psychiatrie avec 23% des incidents déclarés, les urgences et les services accueillant des personnes âgées, mais avec des évolutions différentes : Sur les trois dernières années, les atteintes en Psychiatrie sont en régression, alors que dans les services d’urgences elles sont « stables » mais augmentent en services de soins pour les personnes âgées. Cependant les atteintes en psychiatrie sont les plus violentes :
« Lors de la mise en chambre d’isolement, le patient sort un couteau mais nous avons juste eu le temps de fermer la porte. Il refuse de rendre le couteau et menace de mort une aide-soignante et les autres membres du personnel.«
Le personnel hospitalier est victime dans plus de 8 cas sur 10. 84% des victimes de violences soit 7.860 personnes sont les personnels des établissements. Les patients « viennent ensuite », avec cependant un nombre beaucoup plus faible de victime (947 soit 10%). Là encore, la méthode de recueil des signalements sous-estime probablement les violences aux patients.
L’Hôpital apparaît ici comme un lieu où l’angoisse, la tension, l’émotion sont toujours très présents et où, parfois, ces tensions aboutissent à des actes violents. Des actes génèrent bien souvent une grande incompréhension, et de vraies difficultés professionnelles chez les personnels hospitaliers, dont la mission consiste pourtant à venir en aide aux patients et à leurs proches.
Source: Bilan ONVS 2012
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