J'ai assez peu d'infos concernant ce qui s'est fait en France à cette époque, à vrai dire, je soupçonne que cela ne s'est que peu fait. En effet, le pays étant tellement rationné, il ne restait guère quoi que ce soit pour les fantaisies.
Mais voici ce qui se passait outre-Atlantique... Il était d'usage de rapporter un petit "souvenir" du front, ou bien d'envoyer un petit cadeau (patriotique, cela va de soi) à celle qui attendait à la maison, fusse-t-elle une mère, une fiancée ou une jeune épouse. Cela allait des pendentifs aux bracelets, en passant par diverses broches ... et une mode, longtemps désuète, remise au goût du jour : le hope chest. Le coffre de l'espoir, si vous préférez. Cela vient du "cassone" italien de la renaissance, puis les pionniers l'emmenèrent avec eux en Amérique : il s'agit d'un coffre (vous vous en doutez), dans lequel la future mariée range son trousseau, au fur et à mesure qu'elle le confectionne. Ce genre de cadeau redevient populaire pendant la guerre, puisque aucune fiancée n'est sûre de revoir son beau revenir sain et sauf. Un peu d'espoir dans des temps troublés, dirons-nous ...
J'affectionne vraiment ces petits objets, qui souvent n'ont que peu de valeur marchande, mais ils sont de vrais petits trésors, des petits bouts de vie et d'espoir que l'on baladait avec soi. Il y a des noms, des initiales, des numéros de régiments gravés, des gens et une histoire derrière. Les matières premières manquaient, il fallait donc être imaginatif : ce sont des broches en métal peu cher, du plastique de mauvaise facture, du bois et de la nacre grossièrement gravés, mais je trouve ça vraiment mignon.