... MAIS il me semble qu'il y a plus urgent, plus important à traiter.
Tout ça pour des jeans à 49 euros ? Non merci.
Suite à l'accident à l'usine qui fournissait, entre autres, Mango, au Bangladesh, il est plus que jamais d'actualité de consommer éthique. Mais alors consommer éthique, ça englobe quoi, ça se passe comment ?
Du côté du vêtement, c'est assez simple, ou justement, pas si simple que ça. Je vous ai donc mis de côté quelques "trucs", qui m'ont permis de rester en-dehors des grandes chaînes (ou presque), et ce depuis déjà quelques années.
Acheter local, c'est cher. Hé non, pas forcément. Faisons le calcul : Une paire d'escarpins achetés 90 euros, vintage, dans une boutique française, + un resemellage chaque année, sur 5 ans : 5x12 (prix chez mon cordonnier) = 150 euros, divisés par 5 = 30 euros par an. C'est peu non ? Qu'a t'on pour 30 euros ? Pas grand chose, et certainement pas des souliers de qualité. Alors oui, si vous avez 100 paires de chaussures, ça fait cher, mais pourquoi en vouloir autant si vous n'avez pas les moyens de les entretenir ? Nos habitudes de consommation devraient aussi changer ... Je ne dois avoir qu'une vingtaine de paires que je porte régulièrement, et c'est bien assez !
J'insiste sur l'achat français, parce que ça semble évident : tant qu'on soutient la création, les commerces ici, on ne délocalise pas ... encore plus. Concernant le vintage, j'ai aussi choisi d'acheter local, parce que pour moi, acheter éthique, c'est aussi soutenir les entreprises qui nous entourent (et aussi parce que j'ai été pas mal refroidie par les paquets "perdus" de la Poste, mais ceci est une autre histoire). Le coût est finalement le même, voire moindre, parce qu'au final, je choisis le vêtement dans une boutique, je le vois, je le touche, ce qui évite bien des "surprises". La qualité des vêtements européens me semble aussi supérieure sur pas mal de points, disons qu'à l'usure, et après avoir vu passer une cinquantaine de pièces appartenant à mes clients en seulement quelques mois, la retouche et la restauration sont beaucoup plus simples, et solides à l'usage sur une pièce européenne. La différence était vraiment flagrante, CQFD.
Subsiste une petite marge de manoeuvre sur du "neuf" : acheter d'occasion, des bidules-machins de chez Zara, H&M, etc ... J'avoue ne pas être fan, mais je le fais de temps en temps. Oui c'est pas bien, mais bon, le vêtement est fait, alors au lieu de le jeter, c'est mieux de lui donner une seconde vie.
Ensuite, on peut aussi acheter de l'éthique, mais pas simple de trouver quelque chose de joli/qui ne fasse pas hippie,punk à chien/qui soit abordable. Je ne suis malheureusement pas assez calée sur le sujet, mais le net regorge de bonnes adresses.
J'ai exactement le même point de vue concernant les fourrures/peaux anciennes, n'en déplaise aux défenseurs de la cause animale. D'un point de vue entretien/réparation, un renard argenté, c'est à vie, les coûts peuvent être élevés (notamment les garde-fourrures), mais ça peut valoir le coup, surtout quand on voit le prix d'une doudoune (laide, très laide) et qui ne tiendra ni chaud, ni les crocs de votre chien/griffes du chat. Même combat pour les souliers/sacs, mais j'en ai déjà parlé plus haut.
Le gros point d'interrogation reste la lingerie. C'est simple, il n'y a plus de fabrication française, à part dans le très haut de gamme (Cadolle me vient en premier à l'esprit). Pourtant, quelques marques sortent du lot : What Katie Did, qui fabrique en Inde mais est régulièrement contrôlé par la fondatrice de la marque, et Cervin, le vrai bas nylon français, que j'adore. Et j'avoue ne pas trop acheter d'autres marques, donc je ne sais que peu ce qu'il en est, mais je n'achète vraiment plus dans le "pas cher", le fitting est trop approximatif et assez peu confortable. Si vous voulez tout savoir, je me suis mise à coudre mes culottes ou porter des petits shortys en soie, ou des combishorts vintage, et voilà. Ethique jusqu'à la fesse !
Blague à part, je crois qu'il est plus qu'urgent que l'on change nos habitudes, même si c'est petit à petit, même si certains ont du mal à éviter les "craquages" en passant au centre commercial de temps en temps ... Parce qu'un peu c'est toujours mieux que rien !
Au final, vous allez me demander, pourquoi nous ? Nous ne sommes ni décideurs, ni dans l'industrie textile ... Justement ! Nous avons tous une part de responsabilité, c'est notre argent qui fait fonctionner toutes ces entreprises ! Si nous arrêtons d'acheter, ils arrêterons de produire ... On l'oublie souvent, mais c'est NOUS qui avons le pouvoir de ce côté-là, sans clients une marque n'est rien ... hé oui ;)