

Sur les coups de 20h on se décide de bouger avec BL pour aller voir les légendes vivantes de Dinosaur Jr., un des rares groupes à avoir réussi son come back au début des années 2000 avec trois albums indispensables où l’on peut entendre une rage et un désespoir adolescent intacts même après toutes ces années passées. Il en est de même lorsqu’on les voit sur la scène Optimus. C’est véritablement un concert à l’ancienne qu’on a le droit de voir. Devant le grand drap, déployé comme toile de fond, représentant la pochette de leur dernier album, J Mascis remue sa tignasse grise au rythme de sa guitare. Pas loin de la cinquantaine, le garçon semble sortir tout juste de l’adolescence avec cette énergie qui se dégage à chaque instant. Lou Barlow n’est pas en reste et donne l’impression de voir un jeune homme déchainé sur scène. On est amusé de voir des hommes (oui c’est pas très girly comme concert) de 50 à 20 ans prendre tous autant leur plaisir face à cette musique qui réveille l’esprit du rock Américain des années 90 avec ces solos incroyables qui n’ont pas pris une ride. Trip nostalgique pour certains, voyage dans le temps pour d’autres, Dinosaur Jr. entame notre journée d’une bien belle manière. Le pompom, c’est le chanteur de Fucked Up, un grand malade qui viendra donner de la voix sur un dernier titre joué dans l’urgence.









Doucement nous rentrons vers l’appart, il est 8h mais nous ne sommes pas fatigués, les quelques bières qui restent dans le frigo sont une bonne excuse pour rester éveillé un peu plus longtemps et d’évoquer avec les trois Bobbies cette troisième et dernière journée ainsi que de faire un bilan du festival.
PP : Allez! La réunion est ouverte! Le bruit d’une canette de bière qui s’ouvre résonne… Dinosaur Jr : BL : Trop génial! Je suis pas déçu de mon top 5 pour le moment j’ai vu assez juste. PP : Dinosaur Jr. ça envoyait du pâté. SB : On a vu juste la fin avec le gros barbu. BL : Bah le début c’était bien.
The Sea And Cake : SB : La mer et le gâteau c’était classique mais c’était bien fait. BL : C’était choupi. PP : C’était poppy. DB : Attendez vous parlez de quoi? PP : De The Sea And Cake. DB : Ha ok on va parler de ça. Moment de silence PP : Houla attention il va y avoir débat là… Moment de silence SB : Bah vas y balance! BL : Mets tes couilles sur la table! DB : C’était une jolie claque. PP : C’était une jolie claque? Tu nous fais attendre 2 minutes pour ça? DB : Attend! Attend! C’était une caresse… Musicale. C’était une caresse… PP : Il est en train de piquer tes mots Bobby Love. Voir le compte rendu hier de Local Natives SB : Il serait pas en train de se branler dans la mousse? BL : Il se branle carrément dans le pâté là, si j’étais chroniqueur chez les inrocks je dirais qu’ils arrivent à distiller une pop soyeuse et satinée. DB : C’était un peu une ouverture de printemps.
Daughn Gibson : PP : Et qui est allé voir Daughn Gibson? BL : C’était nul! PP : Qui s’est fait chié devant Daughn Gibson? Tout le monde.
White Fence : PP : White Fence c’était cool mais fallait pas plus d’une demi-heure parce que c’était un peu répétitif. BL : C’est le problème du garage un peu.
Explosions In The Sky : SB : La grosse sensation de la soirée, des montagnes russe dans l’émotion… DB : Un vrai coït ! SB : Voilà, de la subtilité, des guitaristes beaux comme le monde, de la puissance sonore. BL : Est-ce que ça t’as caressé le tympan ? SB : Ca m’a caressé le tympan, c’était moins puissant qu’un Mogwai mais ça reste dans mon top 3 des groupes de Post Rock. SB se fâche croyant qu’on discrédite tout ce qu’il dit parce qu’on rigole, longue négociation pour l’apaiser. Pendant cet entretien de 35 minutes il se fâchera dès qu’on mentionnera Explosions In The Sky d’ailleurs. DB : Est-ce que tu connais oui-oui ? Moment de silence PP : Oui-oui ? Le groupe de Michel Gondry ? SB : Tu parles de oui-oui le personnage animé ? DB : Oui! SB : Oui et donc tu voulais dire quoi après ça ? DB : Tu vois ? PP : oui oui. DB : Ce qu’on a vu là? Il aurait pu faire la B.O. PP : De oui-oui? Ha je vais mettre ça sur mon blog ouai, avec les mots de SB ça va être bien tranchant.
Savages : PP : Mon regret de la soirée… BL : Ca envoyait du gros pâté. PP : Du quart-d’heure qu’on a vu ça m’a fait regretté de ne pas être resté plus longtemps. SB : Est-ce que c’était sauvage? BL : Ouai. Ces filles là c’est des vrais bonshommes.
Liars : PP : Je me suis fait chier quand même… SB : En fait vous avez pas reconnu le Liars que vous connaissiez. PP : Non quand on les a vus au Pitchfork c’était que du synthé mais là c’était beaucoup moins puissant. BL : N’empêche les trois premiers morceaux je les avais jamais entendu. DB : C’était moins violent. Tous les concerts vus au Pitchfork étaient moins bien ici. PP : Ouai c’était punk, et là c’était de la new wave à la con… On divague… SB : Moi j’ai aimé.
Dan Deacon : DB : Ha! C’était cool ! J’ai fais la cheniiiiille…! PP : Quand tu fais de la chenille à un concert, généralement, c’est un bon concert. Faut pas se mentir. Moi j’ai pas fais de chenille sur My Bloody Valentine. SB : C’était leur dernier concert de leur tournée donc ils étaient chaud comme la braise, ils étaient 4, deux batteurs, un de chaque côté « paf, paf, paf », deux mecs aux machines dont Dan Deacon qui a fendu la foule pour faire des trucs bizarre comme faire un grand rond, les gens commençaient à danser dedans, après tout le monde a fait une chenille autour du chapiteau et puis des morceaux qui tabassent à fond, des versions qui durent 10 minutes, ça envoyait du steak. C’est tribal, c’est psychédélique, c’est tout ce que tu veux. Après on parle de chenille, la chenille de Dan Deacon se révèle être une supercherie puisque c’était en fait une espèce de pont où les gens passent deux par deux en dessous… BL : Ha, donc ça compte pas la chenille, pénalité! DB : C’est le papa Dan Deacon un peu, un moment je me suis cru un peu à la crèche SB : Ouai, t’as vu Henri Dès en fait. PP : Dan Deacon c’est un peu le Henri Dès, de la musique électronique… DB : Nan, nan, nan, en même temps c’était un peu le messie. SB : Mais c’était un peu court, il a joué 50 minutes.
My Bloody Valentine : SB : Du coup on a vu la fin de My Bloody Valentine, c’était mieux que ce que j’espérais parce que j’espérais pas grand-chose à part un gros magma sonore dégueulasse. DB : Par contre j’ai perdu 20% d’audition. SB : Ils jouaient à la limite de l’audition. PP : J’avais peur de m’ennuyer mais non. BL : Ouai c’était très rock, mais les voix étaient trop noyées, on les entendait pas. DB : Par contre il avait gardé des power point de 1991… PP : Ouai mais finalement ça cadrait bien avec le groupe. DB : Pour le coup c’est vraiment du shoegaze Hardcore, c’est vraiment du shoegaze pour les bonshommes. PP : Ouai c’est vrai… C’est pour ça qu’on était là bas avec BL. Je regrette de pas avoir vu un bout de Titus Andronicus quand même… BL me reproche d’aimer le métal maintenant alors que bon, c’est pas métal Titus Andronicus, faut pas pousser mamie dans les orties. On parle ensuite de Soulfly, de Mariah Carey et de Fucked Up qu’on n’a pas vu à cause du changement d’horaire mais on l’ignorait encore à ce moment là.
The Magician : PP : C’est de la musique de gitan. SB : Ca allait parce que j’étais bourré mais c’était mauvais. BL : Ha ouai c’était nul. SB : Le seul truc à gerber que j’ai vu des 3 jours c’était ça, il a du faire planter son PC avant de se barrer parce que les mecs ont trop galérer derrière pour relancer la musique. DB : Ha ouai c’était à cause de lui ? c’est un vrai gitan en fait. PP : DJ Coco après ça passait, il y avait des chansons cools. DB : C’était cool que les festivaliers se mélangent avec les bénévoles, les organisateurs, c’est un bon état d’esprit qui résume bien le festival.
PP : On fait le top 5 ? BL : C’est Deerhunter!

Top 5 de Sacré Bobby : 5 – James Blake : Je prends un parti pris 4 – Explosions In The Sky 3 – Deerhunter 2 – Fuck Buttons 1 – Dan Deacon
Bonus découverte : Melody’s Echo Chamber
Top 5 de Bobby Love : 5 – My Bloody Valentine : Ca m’a fait frissonner le tympan. 4 – Four Tet 3 – Blur : « Attendez, on est tous venu voir ça, arrêtez de faire vos délicats maintenant. Arrêtez de faire vos indés. » 2 – Dinosaur Jr. : Y avait Lou Barlow le mec de Sebadoh, c’est la classe tout de même. 1 – Deerhunter : C’est le meilleur groupe des années 2000 de toute façon. Top 5 de Panda Panda : 5 – Nick Cave And The Bad Seeds 4 – My Bloody Valentine 3 – Four Tet 2 – Fuck Buttons 1 – Deerhunter
SB : Vous voulez pas faire un flop 3? Et après il râle quand on met Liars dans le flop!
Flop 3 de Dirty Bobby : 3 – Julio Bashmore 2 – My Bloody Valentine : il le flope pour 10 minutes… 1 – The Magician Flop 3 de Sacré Bobby : 3 – The Breeders 2 – Swans 1 – The Magician Flop 3 de Bobby Love : 3 – Liars 2 – Swans 1 – Daughn Gibson Hors compétition : The Magician, la prochaine fois on invite Patrick Sébastien pendant qu’on y est. Flop 3 de Panda Panda : 3 – Dead Can Dance 2 – Daughn Gibson 1 – Liars Hors compétition : The Magician, ça n’avait pas sa place dans le festival. On finit par parler du festival, on aime le fait de payer avec de l’argent et de ne pas passer par des jetons, qu’il y ait des clopes, le site superbe, de la super bock à 3,50 euros, la possibilité de boire de l’alcool fort, les stands de bouffe nombreux, même si DB regrette qu'il n'y ait pas de stand gastro, ni de Macdonald (rire).Le son est bon, les gens sont sympas mais on regrette une prog trop axée année 90 qui se ressent sur le public d’une moyenne d’âge de 30 ans. Surtout, l’envie d’y retourner est là tant les qualités sont nombreuses.
Ainsi s’achève ce report, on restera quelques jours de plus pour visiter la ville mais c’est une autre histoire, on gardera en tête de nombreux souvenirs et une promesse, celle de revenir très vite à Porto, pour une nouvelle édition.
Je tiens tout de même à remercier les trois Bobbies pour le temps qu'ils m'ont accordé afin d'élaborer ce compte rendu et en particulier Sacré Bobby pour m'avoir filé quelques photos qui ponctuent ce texte.