Dès l’âge de dix mois, les nourrissons, sont capables d’exprimer leur sympathie pour les personnes en détresse, de manière non verbale, révèle cette étude publiée dans l’édition du 12 Juin de la revue PLoS ONE. Ces conclusions montret la naissance d’un comportement de sympathie chez les tout petits, indépendamment de tout phénomène de contagion émotionnelle.
Des études avaient suggéré que si les nouveau-nés peuvent réagir face à des personnes en situation de détresse à travers des mécanismes tels que la contagion émotionnelle mais leur véritable perception et orientation face à de telles situation ne se développent que vers l’âge de 2 ans, quand ils sont capables de faire la distinction entre eux-mêmes (soi) et les autres. D’autres études situent le développement de la sollicitude pour autrui, un peu plus tôt vers 18 mois et le développement de l’empathie vers l’âge de 2 ans. A 3 ans, l’enfant réagit pour protéger une victime d’un agresseur. Cette étude est la première à travailler sur le développement d’un « comportement sympathique » chez le petit enfant.
Quand les bébés prennent parti pour la victime : Yasuhiro Kanakogi, du Département psychologie et ses collègues de l’Université de Kyoto et de l’Université de technologie de Toyohashi (Japon) ont utilisé des figures géométriques de couleur, clairement perçues par les nourrissons de cet âge pour tester, à travers plusieurs séquences animées, les réactions des nourrissons face à des situations d’agressions (Voir vidéo ci-contre).
Dans ces expériences, les chercheurs montrent aux nourrissons différents schémas représentatifs de modes d’interaction sociale. L’agression est représentée par une boule bleue qui attaque et écrase violemment un cube jaune et constatent que les bébés prennent parti pour la victime plutôt que pour l’agresseur.
En revanche, le comportement des nourrissons reste inchangé lorsque les rôles des formes sont inversés et quand une forme neutre et non agressive intervient dans la vidéo, ce qui suggère que leur préférence pour la victime ne résulte pas d’une peur de la forme agressive.
La naissance du sentiment de sympathie ? Ces conclusions laissent suggérer que dès 10 mois, les nourrissons seraient non seulement capables de percevoir qui est victime et qui est agresseur lors d’une interaction mais aussi d’éprouver un sentiment et ici de la sympathie envers des êtres en détresse. Cette réaction, selon les auteurs, n’est pas uniquement basée sur la seule contagion émotionnelle parce que la réaction des nourrissons repose sur leurs seules évaluations des interactions et que les figures géométriques n’expriment aucune émotion ! Ce process pourrait être le tout début du comportement de sympathie ou d’empathie plus tard dans la vie.
Source: PLoS ONE 12 June, 2013 doi:10.1371/journal.pone.0065292 Rudimentary Sympathy in Preverbal Infants: Preference for Others in Distress (Vidéo@ Kanakogi Y, Okumura Y, Inoue Y, Kitazaki M, Itakura S (2013) Rudimentary Sympathy in Preverbal Infants: Preference for Others in Distress. PLOS ONE 8(6): e65292. doi:10.1371/journal.pone.0065292)
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