C’était en 1981. Qui se souvient que la retraite était à 65 ans, alors que l’espérance de vie était de 70,4 ans pour les hommes et 78,5 ans pour les femmes. C’était un fait acquis. 37,5 années de cotisations étaient nécessaires pour obtenir sa retraite. Aujourd’hui, l’espérance de vie en France est de 78,2 pour les hommes et 84,8 pour les femmes. Nous avons gagné respectivement 7,8 ans et 6,3 ans de vie … et de retraite à financer.
C’est sous François Mitterrand que la retraite est passée à 60 ans, par une ordonnance du 25 mars 1982, honorant ainsi une promesse électorale symbolique. Des voix s’étaient pourtant élevées à l’époque pour alerter sur le danger d’une telle mesure, compte tenu de l’évolution prévisible de la démographie.
Volonté de laisser la place au jeunes, illusion de régler le chômage, évolution vers une société de loisirs … Nous n’en finissons pas de payer la note de cette mesure. Le déficit s’est creusé au fil des années et aujourd’hui, on ne peut plus attendre pour entreprendre une réforme douloureuse. On parle d’un déficit de 20 milliards en 2020.
Hasard ou juste retour des choses, c’est la gauche qui s’y colle et 2013 sera l’année d’une réforme d’envergure.
Salariés du privés et fonctionnaires sont dans l’attente de ces nouvelles mesures mais il n’est pas certain que la réforme structurelle nécessaire soit entreprise. Avec 35 régimes différents, les retraites sont un maquis difficile à débroussailler.
On espère aussi que les parlementaires vont montrer l’exemple, eux qui bénéficient d’une retraite de 1200 € après un mandat de seulement 5 ans …
Nous vivons aujourd’hui plus longtemps, et plus longtemps en bonne santé. Reculer l’âge de la retraite ne semble pas aberrant. Mais il y a un gros travail à faire pour que ces fins de carrières se passent bien. Les entreprises on vite fait de se débarrasser des seniors. Plans sociaux, ruptures conventionnelles (26 % des ruptures conventionnelles concernent des salariés de 58 à 60 ans) ou simplement mise à l’écart dans l’entreprise sont monnaie courante. Etre au chômage à la cinquantaine est un parcours du combattant.
Il est clair que nous vivons une période charnière et que les mesures prises concernant les retraites influenceront durablement la société. D'après une enquête Ifop récente, 48 % des jeunes de moins de 25 ans pensent partir en retraite après 70 ans.