Nous devions être en 1995. A cette époque j’avais 23 ans, des cheveux frisés, et j’étais mince. J’étais étudiant, je n’en foutais pas une et pourtant le Deug de socio c’etait très intéressant. Je préférais me perdre dans mes rêves, mes copains, mes projets, mes envies. Nous étions un groupe, une association, nous n’arrêtions jamais de lancer des projets artistiques (festival, tournage, organisation de concerts…) nous aimions ça, la synergie était forte avec ce groupe.
A force de collaboration avec diverses personnes nous nous étions tournés vers la sérigraphie, le design, nous avions même testé de l’impression sur des tee-shirts. Puis un jour une rencontre avec des professionnels du « textile », une envie pour cette jeune entreprise de collaborer avec nous au travers du design, de la sérigraphie, et de l’évènementiel. Un rendez-vous important, je crois que nous savions. J’y suis allé avec lui, mon pote de toujours, le noyau dur. Deux entrepreneurs en pleine expansion, et juste en face, nous deux. Les deux gamins.
C’était en 1995. Mes souvenirs s’effacent. Nous n’avons jamais donné suite et je me souviens plus de la raison. Mais une chose subsiste en moi (et c’est bien pour cette raison que je l’écris ici), c’est que nous pouvions prendre un tournant dans nos vies ce jour-là. Même si le projet n’aurait pas fonctionné, même si cette collaboration pouvait ne pas perdurer, même si… nous avons prouvé notre imaturité, notre fossé entre nos désirs, nos délires et nos envies, et le manque de discernement économique.
Il y a toujours des moments dans la vie ou il faut anticiper le virage. J’ai continué tout droit, et pourtant je ne regrette rien.
#photo coupure Ouest-france 1994 #rectif j'avais déjà pas de cheveux