Je dois avouer que dans ma tête, la série s'arrêtait là. Je n'imaginais pas vraiment ce qu'ils pouvaient faire comme suite, surtout après avoir dit qu'une nouvelle enquête débuterait en cours de seconde saison mais que rien de tout cela n'a été mis en place. La saison terminait assez bien l'enquête Larsen et j'étais satisfait. Aussi, lorsqu'au matin du 3 juin je découvre que vient d'être diffusé le double-épisode pilote de la troisième saison de The Killing, je trépigne, je m'exclame et j'ai du mal à me concentrer dans mon travail parce que je sais ce qui m'attend en rentrant chez moi ! J'ai appris plus tard qu'en réalité la série avait bien été annulée, information démentie des mois plus tard, en janvier, où avait été annoncé la reprise pour une troisième saison.
Alors de quoi retourne cette nouvelle saison, après la conclusion en apothéose qu'on nous avait offert ? C'est avec beaucoup de plaisir que je constate que la quasi-totalité du casting est balayé, laissant place à un tout nouveau panel de personnages gravitant autour d'une nouvelle enquête n'ayant aucun (ou presque) rapport avec les saisons précédentes. Les seuls personnages qui reviennent sont bien évidement Sarah Linden (Mireille Enos) et Stephen Holder (Joel Kinnaman), le duo de choc qui avait réussi à trouver une place dans mon cœur de sériephile. Et c'est super parce que c'est exactement ce que je voulais et c'est ce que devraient faire une grande partie des séries qui se basent sur des arcs narratifs saisonniers. Souvent, on se retrouve à se trimballer des personnages sans grande utilité, mais qui sont là depuis longtemps - et on veut pas fâcher les fans ... - alors on touche à rien (oui, c'est toi que je regarde Heroes. Et toi aussi True Blood. Pas la peine de te cacher Dexter, on te voit aussi !). Bref, pour The Killing c'est une très bonne nouvelle et cela me fait d'ailleurs penser à quelque chose d'autre. Il y a quelques temps déjà, j'avais lu une interview de Michael Connelly, l'auteur de polar, qui disait que si les enquêtes d'Harry Bosch venaient à être adaptées, il aimerait que cela soit fait sous forme de série et il prenait l'exemple de The Killing qui lui plaisait beaucoup en terme de narration. Là où je rejoint parfaitement cette idée, c'est que cette nouvelle saison se découpe un peu comme un nouveau livre. On garde le duo d'enquêteurs et on les retrouve plusieurs mois après la fin de l'affaire Larsen pour quelque chose qui n'a aucun lien. Du coup, cela me fait encore plus apprécier la série.
Côté intrigue, j'ai été content de retrouver quelque chose qui ne tombait pas de nulle part non plus. On revient donc sur le passé de Linden et cette fameuse enquête qui l'a hanté pendant si longtemps. Et le dessin représentant des arbres. C'est un élément inexpliqué des saisons précédentes qui du coup sert d'accroche pour faire revenir Linden dans la partie, elle qui a quitté la police (ou l'a-t-on forcé?). Holder lui continue de gravir les échelons. Il a quitté le côté un peu bad-boy pour une allule plus respectable mais on sent toujours sa personnalité bien marquée. Le duo ne se reforme pas encore, ce double épisode servant vraiment d'introduction à l'enquête qui va démarrer à la suite de la découverte macabre de Linden. Les quelques scènes qu'ils ont ensemble sont tout de même géniales et cela fonctionne extrêmement bien. En parallèle, la place laissée par les Larson est comblée par un étrange personnage, Ray Seward (Peter Sarsgaard), un détenu ayant reçu la peine de mort pour le meurtre de sa femme, son fils étant celui qui a dessiné le dessin ayant obsédé Linden à l'époque. Elle et son ancien équipier l'avaient arrêté et mis en prison. D'autres ajouts sympa se greffent à cette histoire, principalement Aaron Douglas (Battlestar Galactica, Hemlock Grove) et Hugh Dillon (Flashpoint, Continuum) que j'aime beaucoup l'un comme l'autre et j'ai hâte de voir ce qu'ils vont apporter à The Killing. La troisième histoire c'est celles d'enfants dans la rue, qui trainent sans but, se droguent, se prostituent et sont malheureusement la proie d'un mystérieux tueur. Sur le double épisode, cette intrigue prend pas mal de place ce qui laisse présager que tout cela sera majeur pour l'histoire de la saison. Je ne connais pas les quelques jeunes acteurs mais ils sont tous très convaincants.
Cette reprise pour The Killing est à la fois inattendue pour moi et une vraie bonne surprise. L'histoire, toute neuve, possède un panel de personnages vraiment intéressants que j'ai hâte de voir évoluer. Je retrouve avec beaucoup de plaisir le duo Linden/Holder, l'humour dans leurs discussions mais aussi les blessures de chacun, principalement Linden qui se traine un sacré bagage émotionnel. Sans vraiment le vouloir, elle se retrouve entrainé dans une nouvelle affaire plus que sordide. On est donc bien loin du début de la série, la donne a changée et cette saison promet d'être imprévisible.