Fin mai, a eu lieu à Strasbourg le festival Nouvelles-Danse-Performance organisé par Pôle Sud. J’ai, dans un premier temps, vu une info passer sur internet : ils recherchaient une quinzaine de figurantes pour la pièce Blanche-Neige de Catherine Baÿ. Aussi bien par ma couleur de peau et que mes mensurations, j’aurais pu correspondre à leurs critères de recherches mais je les ai contactés afin de leur demander s’il était possible de rencontrer l’artiste et l’interviewer. C’est ainsi que le 23 mai, en fin d’après-midi, j’ai rencontré Catherine Baÿ (avant de voir sa performance quelques jours après) puis que j’ai assisté à une pièce : Les Étonnistes #2.
Les protagonistes des Étonnistes #2
C'est de celle-ci dont je vais vous parler aujourd'hui, les Blanche-Neige attendront encore un peu... Les Étonnistes #2 est une pièce créé par Yan Duyvendak, Chloé Moglia, Julie Nioche et Michel Schweizer dont le point de départ est une simple question : « en quoi la rencontre avec les œuvres d'art nous transforme-t-elle ? ».
Quand je suis entrée dans la salle de spectacle à Pôle Sud, on m'a remis un casque. Sur scène, il y avait quatre protagonistes : l'un deux a commencé à me parler, les autres s'adressaient à d'autres groupes de personnes qui étaient dans les gradins. Il nous a averti, cette pièce allait être fatigante, notre attention allant être captée par les différents événements qui allaient se passer autour de nous. En fait, oui elle l'a été et elle a été frustrante aussi. En effet, pendant le temps qu'a duré la pièce, j'ai pu écouter un premier acteur qui nous a raconté son rapport à l'art et la première de ses émotions artistique. Mais en parallèle, mon attention était happée par les autres choses que je voyais : des gens dans les gradins se sont levés à un moment donné, un homme s'est mis à danser avec un parapluie, les trois autres acteurs parlent mais je ne peux l'entendre, une femme se déshabille en partie, etc. C'est Michel qui nous a parlé : pendant son long monologue, il nous a invités à aller sur scène avec lui, à nous asseoir au fond, à observer ce qui se passait pendant qu'il continuait à nous raconter sa première émotion artistique...
Il nous a ensuite laissés entre les paroles de Julie Nioche qui nous a alors fait nous allonger dans un coin à l'ombre sur la scène et nous a alors conté sa première émotion artistique : le boléro de Ravel, son rythme, sa sensualité et l'écho que ça avait éveillé en elle. Puis, elle nous a alors demandé de nous souvenir d'une histoire d'amour qui nous avait transformé et à comparer l'émotion artistique à ce sentiment. Selon elle une œuvre peut nous bouleverser et nous transformer autant que peut le faire une histoire d'amour. Les Étonnistes #2 est une pièce à vivre et à penser : les quatre acteurs sont partis de leur propre vie, des œuvres qui les ont marqué durablement et ont, ainsi, transformé leur vie. Quelle est la vôtre ? À méditer...
Cécile.