Sans attendre les résultats de cet événement, je souhaite m'attarder ici sur deux des jeunes pousses en compétition.
Pour ceux qui souhaitent aller jusqu'au bout de la démarche, il est possible d'ouvrir un compte de trading et intervenir réellement sur le marché (il s'agit d'ailleurs d'un des axes de monétisation de la plate-forme). Mais d'autres débouchés sont proposés aux utilisateurs : QuantConnect peut leur donner accès à des investisseurs qu'ils pourront tenter de convaincre d'adopter leurs stratégies, moyennant rémunération. A terme, il pourrait également être envisagé de créer un fonds collectif basé sur les meilleures stratégies (qui constituerait une autre source de revenu pour la startup).
Quelques détails "techniques" sont particulièrement intéressants dans l'approche retenue. Tout d'abord, les moyens de calcul utilisés sont ceux du "cloud" d'Amazon, ce qui élimine tous les coûts d'investissement (et qui a permis à QuantConnect de se lancer avec seulement 60 000 dollars) et optimise ses frais de fonctionnement. Autre particularité, les données de marché mises à disposition (valeurs américaines et marché des changes) sont complétées des prédictions de la "foule" fournies par Estimize.
Comme dans une démarche d'innovation ouverte, l'idée des fondateurs de QuantConnect est qu'il existe une réserve de talents inexploités dans le monde, n'ayant pas accès aux outils qui leur permettraient de développer des algorithmes de trading innovants et performants. L'objectif de la startup est donc simplement de libérer cette créativité et d'en dégager de nouveaux modèles d'affaires, bénéficiant à tous les intervenants.
Le principe est finalement très simple. Première étape, les sociétés participantes "déposent" leurs factures (émises et à payer) sur la plate-forme, soit manuellement soit par une connexion directe avec leur application de gestion. Deuxième étape, le système établit les correspondances au sein de son stock, réconciliant au mieux les montants à payer et à recevoir entre tous les intervenants. Enfin, les sommes restant dues peuvent être payées par des moyens – suggérés mais toujours au choix du débiteur – traditionnels ou non (par exemple via un emprunt).
Les fondateurs de Licuos sont ambitieux car, si leur modèle est effectivement astucieux, il ne peut fonctionner que s'il attire un nombre suffisant de clients et il aura du mal à faire ses preuves avant d'atteindre cette taille critique. Malgré tout, l'idée devrait attirer l'attention car elle a le pouvoir de perturber un double pré carré des institutions financières : l'affacturage et les transferts d'argent des entreprises, sources de revenu non négligeables...