Nous sommes désormais sensibilisés aux conséquences de la pollution générée par l'homme sur l'environnement à terre et en mer- associations et opérations coup de poing pour nettoyer une forêt, une rivière ou une plage nous ont fait prendre conscience de l'urgence.
Décharge en apesanteur
Mais il est un territoire qui ne nous est pas très familier et qui, pourtant, est en grand danger: l'espace. En effet, depuis la conquête de l'espace dans les années 1960, on a envoyé nombre satellites ou fusées mais on ne s'est pas vraiment préoccupé lors de leur lancement de leur devenir dans le temps: certains sont devenus obsolètes, d'autres sont en dérive, sans compter les débris de lanceurs de fusées. A tel point que la terre est entourée d'une couverture de débris spatiaux high-tech, qui à force de se percuter mutuellement se multiplient de manière quasi exponentielle et présentent un réel danger pour l'exploration spatiale- mise en danger de la vie des astronautes dans leur navette spaciale ou à bord des stations spatiales internationnales . Elle peut également mettre à mal l'envoi de nouveaux satellites commerciaux ou de communication. De plus, ces débris, pas tout à fait célestes, pourraient très bien nous tomber sur la tête.
Le syndrome de Kessler
Ces débris peuvent faire de quelques millimètres à la taille d'un bus et quand on sait que les collisions se font à une vitesse de croisière de 50 milles kilomètres/h-l'équivalent cinétique d'une grenade qui explose. On imagine aisément les réactions en chaîne. Pour limiter cette "cascade collisionnelle" anticipée dès 1978 par Kessler , on observe le ciel avec radars et télescopes super- puissants. Ainsi, le Centre d’orbitographie opérationnelle ( COO) collecte ces données et calcule la trajectoire des débris pour anticiper les collisions.Rien qu'en 2012, sept manoeuvres d’esquive ont pu éviter la catastrophe en modifiant l’orbite de satellites opérationnels grâce à ce centre d'observation. Cette solution reste toutefois un pis-aller au regard de la quantité de débris flottants estimés à plus de 20000.
Aussi, la conférence internationale réunie à Darmstadt en Allemagne en avril 2013 a pris la résolution de commencer le nettoyage, se promettant de débarrasser l'espace de 5 à 10 satellites inopérationnels chaque année.
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Un satellite-poubelle
L'école Polytechnique Fédérale de Lausanne en Suisse étudie le lancement d'un satellite nettoyeur, le CleanSpace One pour ramener et détruire deux anciens satellites suisses mis en orbite en 2009 (Swisscube) et en 2010(Tisat)
Un enjeu de taille.Ce satellite de 30cm de long sur 10 de large devra adapter sa trajectoire pour se rapprocher de l'orbite du débris ciblé, il s'y accrochera grâce à l'aide de bras automatisés et une fois couplé, il le stabilisera, opération délicate considéré les vitesses (28000 km/h) et enfin il le ramènera vers la terre pour le désintégrer dans l’atmosphère. Une mission chiffrée à 10 millions de francs suisse.L'opération devrait être menée à bien d'ici 2015.
Une prouesse technique qui ne réglera en rien des enjeux juridiques et politique inextricables: à qui revient la charge de dépolluer l'espace, qui sont les pollueurs et quelles sont les responsabilités de chacun.Peut-on détruire le satellite d'un autre pays? Qui va payer?....
Un réel enjeu géopolitique
CleanSpace One - a Swiss satellite to tackle space junk
Swiss Space Center at EPFL just launched the "CleanSpace One" project. The aim is to design and build a satellite that will chase, grab and destroy a space debris - namely one of the first Swiss ...
http://www.youtube.com/watch?v=qTAv7TsnjzA