"Les légendes du pays 전설의 고향" est une série télévisée classique de la chaîne de télévision coréenne KBS sur les légendes et contes coréens. Elle a été télédiffusée toutes les semaines de 1977 à 1989. Et particulièrement, elle a été télévisée comme film d'horreur tous les étés de 1996 à 1999. Beaucoup de Coréens aiment généralement regarder des films d'horreur en été quand il fait très chaud, car cela leur donne des sueurs froides qui leur sont rafraîchissantes. Ce drame classique donne des leçons de bon sens et de morale en offrant une explication à la fin.
La première légende
La mère porteuse
La femme d’un homme riche ne pouvait pas avoir d’enfant. Mais comme il voulait avoir une descendance, il fit appel à une autre femme pour qu’elle porte son enfant. Quelques mois plus tard, un bébé naquît, mais, après sa naissance, cet homme ne pouvait pas oublier la mère porteuse. Il trouvait qu’elle ressemblait à une fille qu’il avait aimée dans son enfance. La mère de l’homme s'aperçut de ce fait et chassa la mère porteuse hors de la maison de l’homme. Mais cela ne suffit pas à la mère, aussi, elle commanda à son domestique de tuer sans pitié la mère porteuse, de l’étouffer avec du papier hanji, de lui donner un coup de couteau, et de la brûler. Puis, elle élèva le bébé comme si cet enfant était issu de la femme légitime de son fils. Mais, l’épouse légitime ne voulait pas de ce bébé qui n’était pas d’elle, alors elle tenta de le tuer. Un jour, le nourrison tomba malade, alors elle mélangea du poison à ses médicaments.
L’âme de la mère porteuse ne put pas se résigner à rejoindre le monde des morts et décida de rester parmi les vivants sous la forme d’un fantôme. C’est ainsi qu’elle rendit régulièrement visite à son bébé qu’elle ne pouvait pas oublier. Elle s’aperçut alors que la chair de sa chair mourait petit à petit sous l’emprise du poison. Elle ne pouvait rien faire pour lui, alors pour abréger les souffrances de son nourrisson, elle décida de le tuer de ses propres mains. Enfin, lorsque la vie s’échappa définitivement de son bébé malade, elle trembla de colère et décida de se venger en détruisant la famille de l’homme riche. Il dilapida toute sa fortune et à la fin, cette famille mourut tragiquement.
L’âme de la mère porteuse
La deuxième légende
La tombe recouverte d’une natte de paille dans la vallée Deokdae
Autrefois dans un village, il y avait une grande maison qui appartenait à une famille riche. Cette famille vivait heureuse jusqu’au jour où des signes maléfiques apparurent. Le mari tomba malade et s’affaiblit de jour en jour. Pour comble de malheur, la famille devint de plus en plus pauvre, au point qu’elle ne put même plus nourrir ses domestiques. Alors, tous les serviteurs quittèrent la maison. Pour finir, les époux y restèrent seuls. La femme veillait toujours son mari mais il n’allait pas mieux. Un jour, par hasard, un bonze passa près de chez eux demandant l’aumône. Elle lui donna un peu de riz. A ce moment là, le bonze lui dit :
“Je vois que votre maison est frappée par le malheur. Je pense qu’il y a une façon de remédier à la maladie de votre époux.”
La femme fut surprise et lui demanda :
“C’est vrai? Comment je pourrais aider mon mari? Dites-moi s’il vous plaît!”
Le bonze continua :
“D’abord, Allez au cimetière. Et coupez la jambe d’un mort décédé trois jours auparavant. Faites bouillir cette jambe. Et donnez de ce bouillon à boire à votre mari. Il retrouvera sa santé.”
La mariée décida d’aller au cimetière. Elle s'y rendit une nuit de tempête, la pluie était battante, le tonnerre grondait et les éclairs déchiraient le ciel.…Quand elle arriva au cimetière, le lieu désert était macabre et triste.
Elle tremblait de peur mais pensait à son mari malade, alors elle se ressaisit, sectionna la jambe d’un macchabée et s’enfuit du cimetière. Mais à ce moment là, le mort à la jambe sectionnée se leva et commença à la suivre à cloche-pied. Le mort criait derrière elle.
“Rends moi ma jambe! Rends moi ma jambe !”
La femme très effrayée se mit à courir plus vite.
Quelques minutes passèrent…! Et enfin elle arriva dans sa maison !
Elle tenta aussitôt de fermer la porte, mais une main se glissa dans la fente et bloqua la porte. Elle était sur le point de s’évanouir mais prit son courage à deux mains et mit la jambe sectionnée dans le gamasot. Puis elle s’évanouit et au moment où elle toucha le sol, le mort disparut en fumée. Le lendemain, la femme alluma le foyer et mit la jambe à bouillir comme le bonze le lui avait recommandé pour sauver son mari. La femme lui donna le remède. Aussitôt qu’il but le médicament, il retrouva sa santé ! Et le bonheur revint dans leur maison.
Quelque temps plus tard, désolée d’avoir coupé la jambe du cadavre, la femme se rendit au cimetière pour vérifier si le mort était revenu dans sa tombe. Mais curieusement le mort avait disparut et à sa place, elle trouva du ginseng sauvage ! Cela signifiait que: pour aider cette femme le ciel lui avait donné un cadeau. Elle s’est émue et elle a remercié le ciel de ce présent. Elle et son mari vécurent une vie heureuse.
Cette histoire vient de la montagne Bakdal près du village de Yeong-dong dans la province du Chungcheong du Nord.
La troisième légende
Le cri d’un chat (Myogokseong)
Un couple et leur petit enfant Seok vivaient à la campagne. Cette famille avait deux animaux : un chien, Sulyi, et un chat, Nabi, que la femme avait avant son mariage. Mais l'homme pensait que ces deux animaux étaient inutiles et qu’ils consommaient leurs maigres vivres. Aussi, il ne les aimait pas. Un soir, quand la femme préparait du riz dans un gamasot, Nabi sauta par-dessus du gamasot et s’enfuit par la porte. Ensuite Sulyi entra dans la cuisine et commença à aboyer furieusement après la femme. Alors, la femme dit :
" Mais qu'est- ce que ces animaux ont aujourd'hui ? Ils n'ont jamais agi comme ça avant !"
Au moment où la femme sortit avec un bol de riz, Sulyi happa soudainement le bol et ne voulut plus le lâcher. Le mari, qui assistait à la querelle entre la femme et le chien leva son bâton et flanqua une rossée à l'animal. Sulyi qui avait attiré la colère de l'homme devint boiteux et fut chassé de la maison. Seok, le petit garçon, était bien triste. Il voulait revoir son chien tant aimé. Alors, il partit à la montagne avec la gamelle du chien pour le rechercher. Seok le retrouva et s'amusa avec lui.
Ce soir là, l’ainé du mari vint rendre visite à son jeune frère. Il avait entendu dire que les chats noirs étaient très bons pour la santé, si on en mangeait après en avoir fait bouillir la viande. Le mari qui considérait l’animal comme un être de malheur donna Nabi à son frère avec plaisir. Dès que l’ainé rentra chez lui, il mit à bouillir de l'eau dans une marmite. Ensuite il essaya de tuer Nabi mais l’animal attaqué se défendit et finit par occire son bourreau avant de se sauver. Le lendemain, le mari découvrant le cadavre de son frère éclata de colère, attrapa Nabi, le tua puis le brûla. Une fois la satisfaction de la vengeance passée, le malheur frappa à la porte de cette famille. Seok, possédé par l'esprit de Nabi, grimpa au plafond et commença à miauler puis il se mit à courir après les rats pour les manger. Les époux étonnés invitèrent une chamane pour qu’elle pratique un exorcisme. Au cours de la cérémonie, la chamane tomba, puis se redressa de toute sa hauteur et demanda pardon en regardant le ciel :
"Désolée.. désolée.. Je suis vraiment désolée... Au secours !"
Ensuite elle pleura à haute voix.
"Ce n'est pas juste...Ce n'est pas juste..Je ne peux pas partir car c’est injuste!"
La chamane possédée par l'esprit de Nabi dit aux époux :
" J’emmènerai mon beau Seok ! Mon corps en feu n'est rien par rapport à la tristesse de perdre un enfant.. ha ha ha ha ha ha !"
Le lendemain, un moine bouddhiste qui passait par ce village ressentit une énergie diabolique intense. Il rencontra Sulyi sur son chemin et lui guérit sa patte blessée. Le chien emmena le moine à la maison de Seok. Le moine bouddhiste y rencontra les époux, écouta leur histoire et dit :
"La vie de toute créature est précieuse. Cependant seuls les êtres humains, qui ne diffèrent point des autres animaux dans le vaste univers, sont capables d’une grande méprise. Le monde ne tourne pas seulement pour les personnes. Il faut savoir coexister avec les animaux. Aussi, ce chien et ce chat avaient de bonnes raisons pour agir comme ils l'ont fait."
Le bonze entra dans la cuisine des époux et trouva, sous le toit, la charogne d’une scolopendre vieille de 100 ans. Le jour où Sulyi et Nabi avaient fait leur ramdam était le jour où le venin de la charogne avait goutté du toit et était tombé dans le gamasot. Sulyi et Nabi, qui voulaient prévenir et secourir leurs maîtres, ont finalement été chassés ou tués. Contrairement au chien resté fidèle à son maître, le chat en développa du ressentiment et décida de se venger. C’est à cause de cela que le petit Seok avait été possédé par l'esprit de Nabi.
Le moine bouddhiste indiqua des méthodes pour libérer Seok de l’esprit de Nabi aux époux puis il quitta ce village. Ce même soir, malgré la demande insistante du moine, les époux pitoyables se laissèrent engluer par l'esprit de Nabi, laissant libre court à la revanche du félin. Seok, manipulé par Nabi, seul dans sa chambre y mit le feu. Pendant que la maison brûlait, Sulyi, à l'extérieur, combattit l'esprit du chat rancunier, et arriva à le vaincre. Sulyi courut ensuite immédiatement vers la maison en feu pour en sortir l’enfant qui avait perdu connaissance. Le chien fidèle sauta dans les flammes pour le secourir. Il poussa l'enfant jusque sur la terrasse de la maison et au moment où les parents recueillirent Seok, le plafond en flamme s'effondra sur Sulyi et il mourut.
Cette histoire, qui est parvenue du village d’Angang près de Gyeongju dans la province de Gyeongsang du nord, est la légende de Sulyi, le chien noir fidèle qui s'est battu jusqu’à la mort contre l'esprit d’un chat au cœur ulcéré contre ses maîtres. Cette légende donne un vrai sens à la vie des gens d'aujourd'hui.
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Les coréens qui sont nés dans la deuxième moitié du XXème siècle ont grandi en entendant ces histoires d'horreur dans leur jeunesse. Ils conservent ces souvenir de leur enfance où ils couraient pour se réfugier dans les bras de leur mère à cause des fantômes que l’on montrait à la télévision. Beaucoup ont été fans de ce feuilleton télévisé "Les légendes du pays" 전설의 고향, qu'ils regardaient en mangeant de la pastèque avec leur famille toutes les nuits d'été, de la même manière que les Américains se sont passionnés pour le film « Friday the 13th » (Vendredi Treize) en buvant du coca-cola et en mangeant des pop-corn au cinéma.