Le lien permanent entre Le manuel du serial killer tel qu’il a été écrit par Frédéric Mars et celui découvert par Thomas Harris se manifeste à plusieurs niveaux.
Ainsi, j’ai aussi trouvé intéressant le fait que Frédéric Mars se serve de la théorie du tueur dans le chapitrage de son roman. On y distingue trois grandes parties :
- La révélation où la future victime (nous) se fait connaitre de son meurtrier (Frédéric Mars) en s’intéressant au roman et en entamant sa lecture ;
- L’apprentissage où l’un et l’autre font connaissance à travers le roman ;
- Le partage : moment fatidique où le bourreau passe à l’acte avec le consentement de sa victime. Les éléments déterminants de l’affaire tombent alors les uns après les autres pour bluffer complètement le lecteur par un final vraiment étonnant.
Parce que c’est à la lecture des dernières pages que l’on se rend compte que ce un roman policier sort de l’ordinaire. Le fait qu’il y ait deux « fins » est déjà en soi un concept original mais le fait qu’elles se distinguent de tout ce que j’ai pu lire jusqu’à présent ajoute à son aspect non-conformiste.
La narration à la première personne est aussi très efficace puisque l’on a l’impression que Thomas Harris s’adresse à nous, ce qui nous implique d’emblée dans le récit. Et si j’ai trouvé que le démarrage était plutôt lent, dès que les révélations ont commencé à tomber, je me suis prise au jeu et n’ai plus pu me détacher de ce roman. J’ai aimé le fait que l’auteur joue avec nos nerfs (Je vous raconte la suite ? Non, je vais plutôt vous parler de moi…).
Une autre particularité du roman est liée aux changements de rythme, qui me sont apparus plusieurs fois au cours de la lecture. On retrouve ainsi des chapitres où l’histoire s’accélère par la découverte successive de nouvelles informations tandis que d’autres sont extrêmement détaillés, ce qui a pour effet de ralentir la lecture et demande une adaptation continue.
Le manuel du sérial killer est une vraie découverte, qui me donne envie de lire les autres romans de l’auteur. Tous mes remerciements à Frédéric Mars pour m’avoir fait parvenir ce titre.