Ce roman (mais peut-on dire roman ? je ne sais pas du tout si ce récit est autobiographique ou pas) porte bien son titre. C’est un journal qui semaine après semaine détaille les messes auxquelles assiste la narratrice, et approfondit ses sentiments par rapport à la pratique de la religion. Et un recommencement, car elle a longtemps été athée avant de retrouver la foi. À 14 ans, la narratrice pourtant élevée dans la tradition catholique, ayant été au caté, refuse la religion et écrit même une lettre au prêtre de la paroisse. Et des années plus tard, alors adulte, elle ouvre un jour sa vieille bible reçue pour sa première communion et se plonge dans Le sermon sur la montagne de Saint Matthieu, y trouvant une véritable révélation. Sa vie prend alors un tournant et elle devient très pratiquante, mais se cachant toujours de ses amis et proches.
Dans son journal, elle parle des gens qu’elle croise dans sa paroisse, des manifestations diverses organisées, mais aussi de toutes les messes auxquelles elle assiste, celles qui portent sa foi et celles pendant lesquelles elle ne ressent rien. Elle nous parle des milieux sociaux des fidèles, de leurs habitudes et manies, de leurs petits travers (pas bien chrétiens), du prêtre Pascal si dynamique, de la lumière, des enfants qui vont faire leur première communion…
Je n’ai pas du tout aimé ce livre, que j’ai trouvé parfaitement rasoir et que j’avoue avoir lu en diagonale à la fin, car je l’ai trouvé bien trop répétitif, et vraiment sans intérêt. Le regard de cette personne m’a semblé froid et surtout, j'ai été dérangée par le fait qu’elle n’a pas l’air vraiment heureuse et épanouie dans la pratique de sa religion… comme si elle en avait presque honte. Son regard sur les gens n’est pas très aimant, et elle a même vraiment l’air paumée et seule. L’église est-elle son seul lien social ? Le rituel canalise-t-il ses angoisses (car elle a l’air angoissée) ? Pourtant elle dit faire la fête et boire, mais on n’y croit pas vraiment, bien que je sache parfaitement que cela n’est pas incompatible avec le fait d’être une bonne chrétienne (d’ailleurs, qu‘est-ce qu’une « bonne chrétienne » ?).
Je n’ai pas aimé non plus le style de Sophie Divry dans ce récit, alors que j’avais beaucoup apprécié La côte 400. Tout est haché, froid, un peu vide. Sans chaleur. J’ai juste bien aimé les dernières pages ou elle énumère toutes les contradictions qui peuvent se glisser dans la pratique de la foi.
Merci néanmoins à Léa de LP Conseils et aux Editions Noir sur Blanc pour cette découverte.