Pour être plus précis, un obstacle majeur à une gestion autonome du paiement via l'interface NFC (sans contact) des smartphones modernes est lié aux exigences de l'"élément de sécurité" dans la chaîne de valeur. Il s'agit d'une puce électronique conçue pour stocker les informations de paiement sur l'appareil, en toute sécurité (comme son nom l'indique). Etant généralement intégré dans la carte SIM, il est sous le contrôle des opérateurs de téléphonie, à qui les institutions financières sont peu enclines à confier les "clés" de leurs services.
La réponse que souhaite apporter Bell ID consiste "simplement" à se débarrasser de ce composant matériel et à reporter sa fonction, de gestion des informations confidentielles, dans le "cloud". Ainsi, lors de l'exécution d'une transaction, l'application de paiement va interroger le service via une connexion réseau sécurisée et transmettre au lecteur du commerçant les informations reçues en retour, exactement comme si elles provenaient de l'élément de sécurité "physique", en totale conformité avec le standard EMV.
Cette approche combine donc les avantages des deux grandes typologies de solutions de paiement mobile : NFC et "cloud". De la première, elle profite de la compatibilité de l'équipement des commerçants (encore en émergence, toutefois) et des réseaux de paiement existants. A la seconde, elle emprunte sa capacité à gérer les données de paiement en toute indépendance (car l'offre de Bell ID est purement technologique et son utilisation reste à la discrétion de l'émetteur).
Incidemment, le passage dans le "nuage" peut également contribuer, dans une certaine mesure, à améliorer la sécurité des applications, grâce à la centralisation des informations qu'il implique. Le simple fait de devoir interroger l'"élément de sécurité" via le réseau permet d'en "surveiller" les accès, pour, par exemple, y appliquer des mécanismes de lutte contre la fraude et, le cas échéant, en verrouiller l'utilisation.
Il y a quelques mois, Bankinter lançait déjà une alternative à l'"élément de sécurité" en permettant de créer des cartes virtuelles à usage unique, stockées temporairement sur le téléphone, via une application pour smartphone. En déportant totalement la gestion des caractéristiques de paiement dans le "cloud", Bell ID franchit une nouvelle étape, qui simplifie largement l'utilisation pour le consommateur, en la rendant cette fois totalement transparente.
Ces avancées ne suffiront peut-être pas à sauver le paiement NFC sur mobile mais il ne peut être inutile de lever les obstacles les plus importants à sa généralisation...