Et si la France souffrait du syndrome de la CGT ? me
suis-je demandé en écrivant le billet précédent. La CGT ne signe jamais aucun
accord. N’en est-il pas de même de nous ? Nous ne voulons jamais participer
à un débat constructif. Nous préférons réagir quand il est trop tard. N’est-ce
pas pour cela que nos gouvernants nous masquent leurs intentions ?
Pourquoi sommes-nous ainsi ? Parce que nous sommes
paresseux ? Il est plus facile de dénoncer une injustice que de prendre
une décision juste ? Parce que notre société est paternaliste ? Notre
rôle social n’est pas de penser ?... En tout cas, cette caractéristique
culturelle nous a coûté cher. Après des années d’illusions, nous découvrons que
nous sommes des perdants de la globalisation. Et The Economist nous enjoint de
reconnaître que nous « n’avons plus les moyens » de ce que possédaient
nos parents. Que faire ? Notre tactique traditionnelle, sanctionner le
pouvoir, est en défaut. En effet, il ne peut s’appliquer qu’à nous mêmes. Si
nous l’utilisons, nous nous enfonçons encore plus.
Et s’il était temps que le Français s’intéresse au monde
extérieur, et à la politique ? Qu’il sorte de son repli sur soi, pour agir ?