A peine sorti de son enveloppe, cet album a été kidnappé. Il faut dire qu’Anuki est une star à la maison. Depuis son premier album, ses aventures font partie des lectures incontournables de ma pépette n°2. Quand j’ai pu récupérer l’exemplaire le lendemain matin après d’âpres négociations, je me suis contenté d’une simple question :
- Alors, ça parle de quoi cette fois-ci ?
- C’est la guerre entre Anuki et un lapin. C’est trop bien !
Fin de la discussion, le « c’est trop bien » étant l’argument ultime, celui après lequel il n’est plus nécessaire de rajouter quoi que soit.
Alors est-ce que cet album se résume à une lutte entre le petit indien et un animal à grandes oreilles ? Certes, mais pas que.
C’est l’hiver. Anuki et ses copains jouent dans la neige. Parmi eux, une jolie Papoose qui reste en admiration devant des guerriers partant à la chasse. Persuadé de pouvoir à son tour impressionner la belle, Anuki va chercher son arc et ses flèches pour lui montrer que lui aussi est un fier chasseur. Se rendant seul dans la forêt, il va croiser un lapin roublard qui lui donnera bien du fil à retordre. Sans compter que dans la forêt, il n’y a pas que des lapins…
Toujours sans aucun texte, Frédéric Maupomé et Stéphane Sénégas façonnent leur histoire avec l’humour et le dynamisme qui les caractérisent. Cette fois pourtant, ils pimentent leur récit avec un passage plus angoissant : Anuki est seul, Anuki est triste, Anuki a peur…
Au final tout va évidemment bien se terminer et je ne suis même pas certain que les enfants ressentent la moindre crainte pour leur héros. Après tout, on sait que ce diable de petit indien se sort toujours des situations les plus compliquées !
Coté dessin, on retrouve vite ses repères. La caméra se déplace avec fluidité et la scène de poursuite du milieu de l’album se déroule comme un seul et unique plan-séquence que l’on parcourt avec une certaine délectation. Stéphane Sénégas se joue du découpage classique, n’hésitant pas à supprimer le cadre de certaines cases et à se lancer dans une double page centrale absolument bluffante.
Anuki a incontestablement trouvé une place de choix dans le paysage de la BD jeunesse. Quand chaque nouvel album est attendu avec autant d’impatience par le public auquel il s’adresse (et peut-être davantage encore par certains parents…) c’est un signe qui ne trompe pas.
Anuki T3 : Le coup du lapin de Maupomé et Sénégas. Éd. de la gouttière, 2013. 40 pages. 9,70 euros.
Une lecture commune que j’ai le plaisir de partager avec mes complices habituelles, Noukette et Mo’.