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Mais arrêtez d’embêter notre Président !

Publié le 11 juin 2013 par Nicolas007bis

GalinetteLa Commission Européenne s’est permise de prodiguer ses bons conseils à notre Président de la république à nous, François Hollande. Il n’est pas exagéré de dire que celui-ci n’a que moyennement apprécié que l’on vienne lui dire publiquement ce qu’il a à faire pour tenir ses promesses de réduction de déficit.

Pourtant, à la place de la Commission, nous insisterions tout autant pour bien rappeler à la France que le délai de 2 ans qui lui est octroyé ne doit pas servir de prétexte pour se la couler douce, et que 2 ans ce n’est pas trop (litote) pour atteindre l’objectif fixé. Compte tenu des fâcheux précédents français en matière de promesses non tenues, un tel rappel n’est pas du luxe.

A peine, François Hollande a t-il eu le temps de remballer vertement la Commission par un superbe « La Commission européenne n'a pas à nous dicter ce que nous avons à faire (…) », que c'est au tour du FMI d'embêter notre président.

Même si l’institution prend soin de reconnaître les efforts déjà fournis, mais c’est pour aussitôt ajouter que « Cet élan doit être maintenu et élargi », manière très aimable de dire que c’est encore largement insuffisant.

Pire encore, elle prône davantage de concurrence et exprime clairement qu’en matière de pression fiscale la France est déjà au taquet et que dorénavant, il va falloir trouver d’autres solutions pour tenter de rétablir les comptes. Enfin, elle confirme tout haut ce que tout le monde sait tout bas, c'est à dire que compte tenu des prévisions de croissance pour 2013 (-0,2%) et 2014 (+0,8%), on ne peut décemment pas espérer que la courbe du chômage se retourne de si tôt.

Cette fois-ci, c’est Montebourg qui s’en est allé de sa remarque acerbe sur le surplus de concurrence demandé par le FMI. «les risques de l'augmentation de la concurrence qui sont parfois destructifs et qui empêchent finalement les entreprises d'investir » Manifestement, notre exécutif n’apprécie pas qu’on lui donne des conseils, surtout publiquement.

Il faut dire aussi que ce n’est pas facile pour lui. Sa marge de manœuvre est extrêmement faible, mais il faut surtout ne pas le dire voire même ne pas se l’avouer. Déjà qu’il n’y a pas trop de choix possibles dans les décisions à prendre, si en plus elles sont ouvertement dictées par l’extérieur, plus moyen de sauver la face.

Pourtant, n'est-ce pas François Hollande lui même qui appelait il y a peu de temps à un gouvernement économique de la zone euro ?

N'y aurait-il pas comme une contradiction avec cette réaction de nationaliste, qui s'offusque que "l'Europe" ose s'immiscer dans la politique économique d'un pays souverain ?

Mais tous ces étrangers ne sont pas les seuls à enquiquiner notre pauvre François Hollande avec leurs pressantes suggestions. Comme on n’est jamais aussi bien trahis que par les siens, voilà que la Cour des comptes, avec à sa tête le socialiste Didier Migaud, s’y met également. Sans aucune précaution oratoire, elle se permet de critiquer ouvertement et vertement l’embauche des 60 000 enseignants pourtant considérée comme une des promesses phares de François Hollande.

«L’Éducation nationale «ne souffre pas d'un manque de moyens ou d'un nombre trop faible d'enseignants, mais d'une utilisation défaillante des moyens existants»…nous dit-elle !

Eh puis comme si ça ne suffisait pas, c’est la Banque de France qui enfonce le clou par l’intermédiaire de son gouverneur, Christian Noyer. Et il y va franco : Le coût du travail élevé est une des causes de la désindustrialisation, il faut s’employer à baisser les dépenses et arrêter les hausses d’impôts, réformer les retraites, éviter les hausses inconsidérées du SMIC etc etc

Que peut-on conclure de tout cela ?

  • Que la France inquiète de plus en plus, au point que les instances internationales voire nationales jugent indispensable de lui prodiguer leurs bons conseils de manière de plus en plus pressante.
  • Que les conseils de ces instances sont toujours les mêmes et qu’ils apparaissent comme une évidence pour tout le monde … sauf pour une grande partie de la gauche française.
  • Que selon ces mêmes instances, le Gouvernement français est sur la bonne voix mais qu’il est beaucoup trop timoré et que les réformes engagées ne suffisent pas.
  • Accessoirement, que le Gouvernement français a du mal à accepter la critique même fondée même si l’essentiel c’est qu’il l’entende.

Alors certes, il y en aura toujours pour dire que tous ces gens ont tort et que le Gouvernement a raison contre tous, d’ailleurs le modèle français n’est-il pas une heureuse exception dans notre monde gangrené par la doctrine libérale. Non à la pensée unique nous disent-ils, confortés dans leur combat par ce sentiment d’être les seuls êtres lucides au milieu des suppôts du capitalisme débridé dont la fameuse troïka constitue le fer de lance le plus abominable.

Décidément, la pression monte pour ce pauvre François Hollande coincé entre sa gauche et…le reste du monde !


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