Avec la sortie d’Only God Forgives, dernier né de NWR, on peut observer, à l’instar de la popularité croissante du cinéma asiatique en occident, une présence importante des réalisateurs scandinaves à un très haut niveau cinématographique. Refn fut d’ailleurs sélectionné à Cannes pour son thriller asiatique porté par Ryan Gosling et Thomas Vinterberg, autre représentant du cinéma du Grand Nord, fut président de la section « Un Certain Regard ».
Nous vous proposons donc une sélection plus ou moins représentative du Cinéma de ces pays froids mais réchauffant le cœur des cinéphiles du monde entier. Grosses claques à prévoir.
Valhalla Rising – Nicolas Winding Refn
Commençons donc avec un des réalisateurs les plus acclamés du moment et probablement son film le plus spécial et fascinant.
Conte métaphysique et expérimental, Valhalla Rising a tout pour relativement étonner chacun d’entre nous. C’est que le réalisateur a fait le tour de la question, sur le fait de nous étonner. Après avoir travailler sur l’univers carcéral d’une façon peu commune dans Bronson, rien de plus normal que Valhalla Rising se révèle plus être un poème visuel sur la violence, la rédemption et la religion, plutôt qu’un énième film de barbare à la Conan.
À noter principalement la performance magistrale de Mads Mikkelsen, sans une parole, il bouffe littéralement l’écran. À partir de rien, il fait tout. De même le travail impressionnant des techniciens. Esthétiquement, le film est à mourir de beauté, les plaines vides des Highlands mêlées à un travail sonore géniale donnent un résultat absolument sublime.
Festen – Thomas Vinterberg
Co-fondateur du Dogme95 et donc proche de notre cher LVT, Thomas Vinterberg n’a malheureusement pas connu le succès de son compatriote. Errant entre tentative américaine peu fructueuse (It’s all about love) et retour au pays pas vraiment meilleur (Submarino), nous avons longtemps cru qu’il n’était l’homme d’un seul film, jusqu’à La Chasse l’année dernière. Mais quel film.
En apparence très troublant, un brin expérimental, mais surtout terriblement réaliste, Festen est un vrai choc. Respectant tous les codes du Dogme (qui a pour but en gros de replonger le cinéma dans un réel brut), le film s’enfonce dans un naturalisme poignant au fur et à mesure que la famille se déchire. Festen est un voyage sans retour dans les tréfonds de l’humain. À voir et à revoir.
Dark Horse – Dagur Kári
3ème film cannois de cette sélection est sûrement un des plus étonnants. Construit sur une atmosphère très particulière aux films scandinaves, Dark Horse suit les périples d’un mélange entre Hermès et Cupidon, Daniel, qui pour vivre peint des messages d’amour et de son ami mais exact opposé, Papy.
Déconnecté d’une réalité déprimante, Daniel vit le Monde actuel à sa façon. Le noir et blanc très marqué qui caractérise fortement l’image de ce film nous amène simplement et agréablement dans son petit rêve qu’est sa vie. Il est au-delà de toutes déclarations fiscales et autres obligations légales, pas dans une attitude de rebelle, mais plutôt parce qu’il n’a jamais quitté sa liberté adolescente. À l’inverse, Papy est un homme de droit et de règles. Leur amitié paraît invraisemblable mais la singularité de l’univers du réalisateur nous transporte dans leur vie. Une belle poésie sur la vie.
Breaking the Waves – Lars Von Trier
Pour finir ce petit aperçu du cinéma scandinave, qui de mieux que celui qui aura le plus marqué, choqué ou encore émerveillé de tous ces réalisateurs. On a beau dire ce que l’on veut à propos du personnage, le monsieur est un grand artiste. Le film qui l’a fait connaître mondialement en est une preuve.
Jeune femme très pieuse, Bess, décide de se marier avec un Jan. Cependant, ce dernier se retrouvera paralysé suite à un accident malheureux, bouleversant la vie de son couple et brisant leur bonheur.
Énorme claque, Breaking the Waves est sûrement le film qui parle le mieux de l’amour. Pas celui qui remplit les salles de cinéma et les boîtes de pop-corn. Plutôt celui qui remplit notre âme, qui fait de nous quelqu’un, mais surtout celui qui détruit, qui conduit à la folie. Touchant ce sentiment universel, Lars Von Trier nous retourne les tripes, le cerveau et le cœur comme peu de personnes l’ont pu faire. La marque d’un grand. Breaking the Waves n’est donc à ce titre pas un film facile, mais plutôt une œuvre extrêmement puissante et poignante, qui vous marquera au fer rouge pendant un certain temps.
Comments
comments