Critique: le temps de l’aventure

Par Cinedingue @cinedingue

Une journée. Un train. Deux inconnus. Des échanges de regards, le cœur qui bat. Le regarder partir, le perdre à tout jamais ou s’offrir au temps de l’aventure ? Et si la vie d’Alix basculait…

Le temps de l’aventure dans le film de Jérôme Bonnell, c’est le temps d’une journée. Une journée au cours de laquelle Alix, en partance pour un casting (elle est comédienne), va croiser le regard d’un inconnu, le genre d’échange de regards qui bouleverse une vie. De l’autre côté, son fiancé injoignable est le seul élément qui pourrait l’empêcher de céder à une tentation trop forte. Consciente de la bêtise qu’elle s’apprête à faire, elle ne parvient toutefois pas à résister, d’autant que par hasard elle apprend où retrouver cet inconnu (Gabriel Byrne).
Personne depuis David Lean et son "Brève Rencontre" n’avait à ce point fait ressentir cette fièvre de la rencontre interdite et le poids du choix à faire entre la raison et la folie. N’évitant jamais le silence ni le jeu des regards, Bonnell s’appuie sur son exceptionnel duo d’acteurs, notamment Emmanuelle Devos, au jeu d’une richesse toujours épatante. Elle parvient à faire ressentir au spectateur tous les tourments de son personnage, en particulier lors d’une scène dans la chambre d’hôtel où notre cœur ne peut que s’emballer.
L’une des originalités du film est l’apparition d’un certain burlesque lors de quelques scènes donnant une respiration au récit. Quant à la bande originale faisant large place à Vivaldi, c’est une splendeur.
À la fin de ce temps de l’aventure, alors qu’Alix doit rejoindre sa troupe de théâtre pour un spectacle, elle devra faire le choix entre vivre et jouer…
Pour le spectateur, c’est assurément l’une des plus belles histoires d’amour depuis longtemps !

NOTE: 9/10