Pour ceux qui auraient encore des doutes et n’auraient pas repéré l’éléphant au milieu du salon qui fait des claquettes sur les biscuits de Mère-Grand, l’Etat ose tout, c’est à ça qu’on le reconnaît. Troll du soir, bonsoir.
Étrange collision d’actualité.
D’un côté, l’État surveille tout et tout le monde. Et n’hésite pas, armé dans son bras droit d’une loi d’airain votée par des parlementaires affûtés et dans son bras gauche d’un solide gourdin règlementaire, à verbaliser une poignée d’enfants de Chalonge (en Isère) de 4 à 10 ans pour n’avoir pas pu présenter leur titre de transport dans le car scolaire car ils l’avaient oublié en classe. Pan dans la gueule, c’est bien fait. Bande de petits fraudeurs. Graines de délinquants.
(Non parce qu’on commence comme ça, à oublier son titre de transport avant d’aller à la cantoche, et on termine à brûler des scooters place du Troca. Sévérité, action/réaction, et prune dans les dents.)
D’un autre côté, l’Etat sait qu’il peut se permettre une certaine douceur de vivre, un petit peu de latitudes, surtout lorsqu’il s’agit de petits sous-marins, de gentils missiles nucléaires, de sympathiques bases militaires de la Marine, et de matériel et de zones territoriales classées secret défense. Après tout, ce n’est pas comme si un attentat sur place, une prise d’otages, ou des explosions terroristes étaient à redouter à l’Île Longue, près de Brest.
Tout le monde sait bien que les terroristes n’aiment pas la pluie et le climat vivifiant de l’océan Atlantique !
…
Souriez, vous payez pour tout ça.