J’ai trouvé ce poème de François de Cornière dans la revue Décharge numéro 157 : j’ai trouvé intéressant de le reproduire ici après les poèmes de José Maria de Heredia sur le même thème – ici, ce n’est pas le paysage qui intéresse le poète mais les paroles et les interactions humaines.
Des phrases
Des phrases il y en avait
qui revenaient toujours:
"N’allez pas trop loin !"
"Elle monte ou elle descend ?"
"Comment tu la trouves ?"
et bien sûr aujourd’hui :
"Elle est super bonne !"
C’étaient des phrases du bord de mer
qu’on entendait passer ainsi
depuis tant d’années
comme une sorte de bande son
- ineffaçable pourtant fragile -
des étés de nos vies.
Des phrases qui nous racontent
des phrases qui nous ponctuent
et qu’on connait par cœur
quand je te dis
déjà sur mon vélo
et prêt à m’envoler :
"Je reviens tout de suite
je vais voir la mer."