Beaupain et Biolay en live: frissons et émotion au programme!!

Publié le 11 juin 2013 par Filou49 @blog_bazart

Pour moi, le mois de mai qui s'est achevé il y a une dizaine de jours a rimé avec pluie (euh, je dois pas être le seul dans ce cas).... et avec... concert (zut, en fait, ca rime pas du tout en fait!).

En effet, pratiquement coup sur coup,  je suis allé voir en live ce qui se faisait le mieux actuellement en matière de scène française, deux artistes que je défends fréquemment sur mon blog et que j'avais très envie de voir ou de revoir sur scène lors de leurs derniers passages dans ma région.

Ces deux artistes, que je ne suis pas le seul à mettre tout en haut des artistes français de leur génération ( l' excellente émission de France inter Les sonnos tonnent faisaient le même constat récemment), ce sont Alex Beaupain et Benjamin Biolay, deux auteurs compositeurs à qui je voue une admiration  sans borne.....  Et cette admiration ne s'est pas estompée lorsque je les ai vus en live, bien au contraire , comme je vais tacher de vous le détailler dès à présent:

1. Alex Beaupain au Radiant Bellevue :  un concert vibrant d'émotion

Vous devez vous en souvenir, j'ai très récemment chanté les louanges d' Alex Beaupain, et notamment celui de son dernier album " Après moi le déluge", assurément un des meilleurs albums de variété française de ces dix dernières années, et je pèse mes mots  vous me connaissez j'ai l'habitude de les peser, mes mots, non?)....

Et  même si je connaissais par coeur toutes les chansons de cet album, et que normalement j'aime bien être surpris dans un concert, j'ai couru pour aller le voir ( c'était mon cadeau de Saint Valentin en fait)  sur la scène du Radiant Bellevue, cette fameuse salle tout proche de chez moi dont je vous rabat les oreilles depuis plusieurs mois.

Visiblement, la plupart des spectateurs du Radiant ne semblaient pas être des fins connaisseurs de l'artiste, car vu l'âge  moyen du public en question  et leurs réactions pour le moins molles à l'attaque des premières chansons du dudit Alex, j'avais un peu peine pour lui.

Et ce, d'autant plus que, la veille de ce concert, il s'était produit à l'Olympia, salle mythique s'il en est, dans laquelle il se produisait devant des milliers de fans convaincus.

Fans, dont le premier d'entre eux n'est autre que notre cher Président de la République, qui comme vous le savez tous depuis que je l'ai dévoilé ici même dans mon article sur les goûts culturels de nos hommes politiques, a Alex Beaupain comme chanteur préféré depuis que ce dernier a écrite la fameuse chanson au départ sur l'histoire du PS!!!

  Bref, pas de François Hollande au Radiant mais pas mal de têtes blanches un peu dubitatives de prime abord....Et d'ailleurs, Beaupain a bien senti ce décalage entre  le public de la veille et  celui du  spectacle du Radiant , puisque plusieurs fois dans la soirée, il va nous parler de cette fabuleuse soirée à l'Olympia, tout en prenant bien soin de préciser, que, contrairement à ce que pensent ses musiciens,  malgré la superbe soirée de la veille, il "n'avait aucune envie de prendre par dessus la jambe cette soirée en province, même si celle ci était sans enjeu et avec un public si mou"...

Car, et j'en avais entendu parler, mais je ne m'en doutais pas à un tel point, Alex Beaupain est extrêmement bavard sur scène, dissertant très longuement entre chaque morceau, soit de manière improvisée, soit avec un texte préparé à l'avance, mais souvent hyper drôle ( cet humour ironique et distancié que j'apprécie tant et dont j'aime bien user moi même) et  terriblement efficace.

Un peu à la manière d'un Delerm, Beaupain met un peu de théâtre et de comédie dans son tour de chant, comme par exemple lorsqu'il demande un par un à ses musiciens de quitter la scène pour telle ou telle raison, et chanter de façon de plus en plus intimiste, pour finir, au bout de 5 chansons (bah oui il y avait 5 musiciens) à nous présenter un 1/4 d'heure seul au piano absolument fantastique de beauté et de mélancolie, avec notamment cette magnifique chanson, Je ne peux vivre sans t'aimer, chantée par la moins magnifique Catherine Deneuve dans le encore plus magnifique film les Biens aimés , tout de suite suivi par le toujours aussi magnifique Brooklyn Bridge du.....( ceux qui suivent peuvent remplire les blanc soit même, s'il vous plait) film les Chansons d'amour.

Et d'autres chansons des films d'Honoré étaient à l'honneur, comme le très beau ( j'ai changé mes adverbes, j'espère que vous appréciez l'effort surhumain)"Reims" chanté dans les Biens aimés par  l'agaçant ( ah là j'ai carrément changé la nature de mes adverbes) Louis Garrel ou bien encore "Je n'aime que toi", habituellement chanté à 3 voix, mais malheureusement  ni  Clotilde Hesme ni Ludivine Sagnier n'avaient pris la peine de venir accompagner Alex sur Caluire, donc on a du faire preuve d'imagination pour imaginer la merveilleuse comédienne brune et la délicieuse actrice blonde chanter à la place de Beupain.

Ce qui est certain, c'est qu'au fil du spectacle,  Alex Beaupain a réussi, mine de rien, à établir  une parfaite  complicité avec son public qui ne semblaient pourtant pas, je le répète, totalement acquis à sa cause

Je le savais déjà, mais Beaupain, dans ce concert, nous a superbement démontré qu'il ne ressemblait pas du tout à l'image du chanteur parisien et hautain qu'on lui colle parfois, simplement en écoutant le ton de certains de ses morceaux. 

Terriblement touchant, sincère, un peu maladroit, toujours préoccupé par la note juste, la sienne ( une voix qu'il pousse plus haut qu'attendu et qu'il cajole pas mal) et celle de ses musiciens (qui auront droit à une ou deux petites gentilles remontrances en plein concert ), Alex Beaupain nous a offert un récital (de plus de deux heures) fertile en émotion et en plaisir, avec en point d'orgue, un "Je suis un souvenir" encore plus bouleversant en live qu'en disque, et qui a provoqué chez le public un receuillement quasi mystique tout à fait perceptible.

Assurément, j'ai assisté là à un de mes meilleurs concert de tous les temps, et là encore, je pèse mes mots ....

Alex Beaupain - Au départ (Acoustic - TV5Monde)

 2. Benjamin Biolay au Transbordeur :   formidablement rock et intense!!

Contrairement à Beaupain, j''avais déjà vu Biolay sur scène, lors d'une soirée mémorable aux Nuits de Fourvière 2010, soirée dont tous les spectacteurs émus se souviennent encore avec des trémolos dans la voix, comme l'illustre le- forcément- très beau billet compte rendu de ce spectacle écrit par ma compagne.

Personnellement, je n'avais pas encore de blog à cette époque, mais j'en ai quand touché  quelques mots au hasard de mes billets sur l'artiste,  tant ce concert, quelques années avant celui de Beaupain dont je viens de citer, fait partie du top 5 de mes meilleurs souvenirs de concert de toute ma vie. 

Il était donc plus que logique que je veuille revoir l'artiste sur scène, et s'il se représente d'ailleurs à Fourvière cette année dans le cadre de la soirée Eclat final, je n'ai pas pu attendre encore quelques mois et suis allé le voir fin mai au Transbordeur.

Aussi paradoxal que cela puisse paraitre, vu que cette salle est bien plus ancienne que la nouvelle version du Radiant Bellevue, le  Transbordeur n'est pas du tout une salle que  j'ai l'habitude de fréquenter : pas bien facile d'accès en transport en commun, et à la programmation souvent trop rock pour moi, sans oublier que le papy que je suis a un peu de mal avec la station debout que la disposition de la salle impose.

C'était également le cas pour le concert de Biolay, même si certains chanceux arrivés à l'avance avaient pu s'asseoir sur des sièges de fortune, même s'ils ont du se lever dès que Benjamin arriva sur scène.

Personnellement, pour cause de panne technique de métro, nous arrivames très à la bourre au Transbo, au moment où la première partie était lancée depuis visiblement pas mal de temps...une première partie assurée par un Mathis Gardel qui ressembla à s'y méprendre à Biolay lui même à tel point que pendant quelques instants, je me suis dit qu'on avait raté le début du live de Benjamin... Certes, Mathis Gardel doit avoir 25 ans à tout cassser, mais dans le brouillard de la salle et avec la foule, particulièrement compacte ( Biolay a un succès fou dans sa salle, et le concert était complet depuis belle lurette), je m'y suis laissé prendre au début, sauf qu'au niveau repertoire, je me suis vite aperçu qu'ils ne boxaient pas ( encore?) dans la même catégorie...

Puis Gardel s'en va, la lumière s’éteint.  et  sur un mur de diodes lumineuses, apparait alors un compte à rebours de 600 secondes, autrement dit 8 minutes ( pour ceux qui savent pas compter) qui peuvent apparaitre longues quand on est impatient de voir son artiste chéri, et qu'on se sent  super compressé dans la salle( ah je suis une petite nature c'est pas nouveau non plus).

Dès qu'on arrive-enfin!!- à zéro, les musiciens de Biolay arrivent sur scène et commence l'intro de Vengeance, pas forcément ma chanson préférée de son dernier album du même nom ( voir ma chronique ici même) mais, qui, en même temps, donnera bien le tempo général de ce concert.

 Biolay arrive alors à son tour, portant une tenue plus décontractée qu'à Fourvière; le costard laissant place à une tenue toute en jeean, et  chemise large portée au-dessus du pantalon. Certainement pour afficher dès le début du live qu'on va être dans une ambiance plus pop, plus rock qu'à Fourvière.

Car, contrairement à son show sur la colline,  qui laissait bien plus la part belle aux pianos, aux cordes et au lyrisme, ce concert au Transbo a une tonalité résolument rock et électrique, dont une version totalement psychédélique du morceau  A l’origine, toutes guitares dehors, en est certainement le point d'orgue. Et parfois, un rien de saturations dans les guitares ( surtout les basses) me prennent à attendre patiemment que le tempo ralentisse un peu.

Car, un peu à mon grand regret ( vous savez à quel point j'aime les ballades piano voix), aucun piano posé sur l'estrade, mais un clavier immense avec lequel Biolay triffouille de temps en temps  en nous tournant le dos, afin de  nous sortir  des sons new vaves droit sortis des années 80, comme pour ce Lac gelé, assez hyptonisant.

Peu de ballade, certes, mais quand même de grands moments d'émotions ( qu'est que ton Héritage prend toute sa valeur dans cette configuration de scène!) et de redécouvertes de petits trésors issus des premiers albums, comme ce Chère Inconnue ou surtout ce Dans mon dos, magnifique morceau issu de l'album à L'Origine. 

Car, pour sa nouvelle tournée, Biolay fait  la part belle  à ses 2 albums  qui ont connue de bien faibles ventes  , à savoir   A l’origine et Trash yéyé , avec des réochrestations souvent complétement différentes, qui permet à l'oreille d'avoir une nouvelle approche, forcémént réjouissante pour les mélomanes...et les autres!!!

Le public, conquis d'avance ce coup ci,  est aux anges et tout bras et toutes jambes dehors...Forcément, on n'est pas dans la même ambiance que chez Beaupain, c'est plus sautillant, plus dans l'énergie et sans doute aussi, moins dans l'écoute et le receuillement.

Car, contrairement au spectacle de Fourvière d'il y a 3 ans, si Biolay se donne toujours énormément en arpentant tous les recoins de la scène,  et  un peu à ma  grande surprise (même si des amis qui l'avaient vu au Casino de paris m'avaient  prévenu)  il ne dialogue jamais avec le public, ou alors simplement pour  bredouiller des remerciements, certes qui semblent vraiment sincères, mais qui manquent quand même parfois d'un peu d'enrobage...

Le constraste avec Alex Beaupain, tellement volubile pour le coup, est assez saisissant pour ces concerts s'étalant à quelques jours d'intervalle.

Mais le résultat final est finalement assez similaire, et seul importe l'émotion finale que j'ai pu ressentir sur ces deux concerts, et notamment à la fin de celui de Biolay, quand le public tombe littérallement en liesse sur un Padam définitivement fait pour la scène.

Et que dire de l'émotion qui nous étreint à la toute dernière chanson, ces magnifiques Cerfs Volants (que Delerm avait chanté avec lui à la Cigale lors d'un mémorable concert), que Biolay nous sert dans une version totalement vibrante et laissant définitivement le public du Transbordeur dans un état de respect et d'admiration mélangée pour cet immense mélodiste et compositeur. 

Bref, une soirée intense, peut -être un peu moins exceptionnelle pour moi que le concert de Beaupain, mais dans un genre finalement totalement différent, une grande réussite tout de même...

Une seule chose à dire pour résumer ces deux soirées : vraiment chapeau, Messieurs Beaupain et Biolay!!

 BENJAMIN BIOLAY en Mouv’ Session- Aime Mon Amour


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