Voici l'interview :
- Pouvez-vous vous présenter ?
Je m'appelle Monsieur Aramaki Shinji. Je suis spécialiste du mecha design mais aussi des films en animation de synthèse.
- Quel a été votre parcours ?
Comme j'ai trente ans de carrière, cela va être assez dur d'être exhaustif. Pour faire simple, j'ai commencé en travaillant pour des fabricants de jouets et par la suite je suis entré dans le monde de l'animation en faisant du mecha design avec Mospeada. Par la suite, j'ai fait un peu de réalisation, du mecha design et depuis une dizaine d'années, je fais des films en animation de synthèse.
- D'où vous vient l'inspiration ?
J'ai beaucoup de sources d'inspiration. L'essentiel vient de mon enfance et des œuvres de cette période : mangas, romans de science-fiction en général et souvent américains , Star Wars...
- Comment choisissez-vous un projet ?
En premier c'est de voir ce que je vais pouvoir apporter de plus à cette œuvre. Ensuite, je vois si le projet me plaît et si c'est le cas je le fais.
- Avez-vous un attrait particulier pour l'univers mecha et fantastique ?
Cela est du en grande partie aux influences que j'ai eu pendant ma jeunesse et des premiers animés que j'ai pu voir. Je pense que cela est ancré en moi et c'est cela qui me donne la nécessité d'en créer.
- Est-ce difficile d'adapter un manga ?
En soi créer un film est déjà une gageure. Créer à partir d'un manga est plus facile car il y a déjà tout un univers qui a été pensé et créé.
- Comment faites-vous pour personnaliser cet univers ?
Je prends l'œuvre et je choisis quel segment de l'œuvre je vais utiliser. Dans ce segment, je choisis l'univers que je vais pouvoir utilisé. Je vois ensuite de quelle manière je vais pouvoir le simplifier pour l'utiliser efficacement dans ce que je vais créer. C'est cela la grande difficulté.
- Quelles sont les différentes étapes lors du processus de création ?
Je réunis d'abord quelques personnes : le scénariste, le réalisateur ( moi-même ) ainsi que les personnes en charge du design même si j'en prends une partie en charge.Le scénariste va expliquer les différents avancements qu'il souhaiterai engager avec le scénario. Avec la discussion, l'histoire se peaufine. En tant que réalisateur, je lui explique mes points de vues, mes attentes et mes objectifs. De là naît une discussion afin d'élaborer le storyboard.
- Avez-vous un message ?
La première fois que je suis venu, c'était en 2005 à Annecy et j'étais très stressé parce que j'allais présenter Appleseed car c'était une œuvre un peu spéciale. J'avais donc un peu peur de la réaction du public d'Annecy. Le film a été très bien accepté et apprécié. Cela m' a amené à réfléchir pour faire des choses qui ne soient pas uniquement destinées au public japonais. Par chance le projet que j'ai eu était Harlok et j'espère que vous prendrez plaisir avec cette œuvre aussi.
Je remercie beaucoup monsieur Shinji Aramaki d'avoir bien voulu m'accorder cette interview et Emmanuel Bochew pour sa traduction.