VIRUS AVIAIRE: Décrypter le génome du canard pour comprendre son immunité – Nature Genetics

Publié le 10 juin 2013 par Santelog @santelog

Le canard fait-il partie des réservoirs intermédiaires possibles du nouveau virus aviaire H7N9 ? Cette étude du génome du canard colvert (ou Anas platyrhynchos) pourrait apporter un début de réponse. Car elle montre pour la première fois que le canard possède un répertoire de gènes immunitaires commun à celui des mammifères, et des gènes en plus qui lui sont spécifiques. Cette étude du génome «  aviaire  » apporte, dans la revue Nature Genetics, des données très importantes pour mieux comprendre l’interaction entre l’hôte et le virus aviaire et surtout l’immunité du canard, qui lui, ne présente pas de signes extérieurs d’infection. 

Ce groupe de recherche s’appelle «  The duck genome consortium  » ou Consortium du génome du canard et son objectif est de connaître les mécanismes de défense du canard contre les virus de la grippe aviaire et comparer ces mécanismes à ceux des mammifères. La recherche passe par le décryptage du génome du canard, hôte de nombreux virus aviaires.

Alors que le virus aviaire H7N9 a entraîné 132 cas d’infection humaine, présente un taux de létalité de 28% et a entraîné plus de 6 milliards de dollars de pertes pour l’économie chinoise, on ignore cependant encore tout de ses réservoirs intermédiaires. Les chercheurs ont donc analysé le génome d’une femelle canard âgée de 10 semaines puis ont étudié le transcriptome ou l’ensemble des ARN issus de la transcription du génome de 2 canards infectés par le virus.

Un répertoire de gènes immunitaires comparable à celui des mammifères : En comparant l’expression des gènes dans les poumons des canards infectés par le virus aviaire H5N1, l’équipe a identifié des gènes dont l’expression est modifiée en réponse au virus parmi lesquels des gènes des systèmes de défense des mammifères. Leurs données montrent ainsi que le canard, comme d’autres volailles, présente un répertoire de gènes immunitaires comparable à celui des mammifères (Voir sur Schéma «  MRCAM  » en bleu) avec en plus d’autres gènes qui lui sont spécifiques. Ces données permettent de mieux comprendre l’interaction entre l’hôte et la grippe aviaire et donc les mécanismes d’infection et de propagation de la grippe aviaire.

Source: Nature Genetics doi:10.1038/ng.2657 online 09 June 2013 The duck genome and transcriptome provide insight into an avian influenza virus reservoir species

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