Baths ‘ Obsidian

Second album studio pour Will Wiesenfeld, après l’excellent Cerulean, qui est passé plutôt inaperçu si l’on considère à quel point c’est un grand disque, mais a réussi en même temps à ne pas être totalement passé dans l’ombre, aux vues des critiques qui l’ont encensé en 2010 ou lors des classements annuels pour cette même année. Et ce fut de cette dernière manière, pour ma part, que je fis connaissance avec Baths. En retard, mais avec grand plaisir.
Pour Obsidian, donc, l’artiste américain aura pris le temps de faire les choses. Il parvient à conserver son identité musicale et vocale, ce qui donne une réelle impression de continuité entre Cerulean et Obsidian. Les titres choisis pour chacun ne sont à ce sujet pas dû au hasard. Le bleu ciel de l’illustration du premier (« céruléen » étant un adjectif littéraire synonyme de cette couleur pâle) s’oppose en effet totalement à l’obscurité du second (« obsidienne » se disant d’une roche volcanique de couleur sombre voire noire).
Pour autant, si l’illustration et le titre de ce nouvel album semblent clairement annoncer la couleur (tiens, cette phrase s’est incroyablement bien construite d’elle-même, que la langue française est surprenante !), l’ambiance n’est pas aussi morne que l’on pourrait le croire ; de même que Cerulean n’était pas aussi lumineux qu’annoncé.
Après pas mal d’écoutes, depuis un peu avant sa sortie officielle le 27 mai dernier, Obsidian sonne résolument très compact et direct. La musique de Baths demeure toujours aussi pop mais en même temps non commerciale, et c’est en cela que réside la principale qualité de l’Américain qui continue de tracer sa route et sera très probablement très attendu pour sa troisième fournée.
En attendant, laissons Obsidian se dérouler, tranquillement, nous rappelant tantôt son adoration pour Björk, tantôt le quintet anglais le plus emblématique de ces vingt dernières années (pour ceux qui n’ont aucune idée de qui il s’agit, c’est que vous ne connaissez pas Radiohead. Si ?)
Comme pour Cerulean, il y a des évidences, des fulgurances même sur Obsidian : pourtant, les treize titres procurent une telle homogénéité que, pour une fois, je ne vous dirais pas pour lesquelles vont mes préférences.
Baths a déjà reçu nombres de grandes critiques pour Obsidian, pour autant je ne sais pas s’il sera justement mentionné en fin d’année. Moi, je prends déjà le pari qu’il sera dans mon top 2013. Et si ce n’est pas le cas, alors cela signifiera que cette année aura été énorme au point de me le faire oublier. Mais ne rêvons pas.

(in heepro.wordpress.com, le 10/06/2013)

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