The Last of Us, prévu pour le 14 juin prochain, est passé par la case test. Après un aperçu prometteur, mais basé sur des niveaux sans liens visibles entre eux, la découverte de l’intégralité de l’aventure a fini de nous convaincre. Un hit en puissance, mature et parfaitement réalisé, qui s’impose comme le must have de cet été sur PS3. Pour ne pas dire carrément le meilleur jeu de cette génération sur Playstation…
TestNaughty Dog, en virtuose!
Dans la preview que nous vous avions livré il y a peu, nous avions pu vérifier les points purement mécaniques du titre, entre sa prise en main et le gameplay, tout en apercevant déjà une part du level design. Avec la version complète, un élément de taille vient s’y greffer : le scénario. Véritable sel de l’aventure de Joel et Ellie, il parvient à plonger le joueur corps et âme dans l’histoire, tout en évitant certains clichés. Car s’il s’agit bien d’une infection, certes d’origine fongique, qui ravage la planète, transformant les victimes en des êtres qui peuvent s’assimiler à des zombies, le traitement scénaristique ne sombre pas dans les habituels déboires du genre. Plutôt que de donner dans la surenchère, la narration, mature et sans détour, passe par une mise en situation, manette en main, tandis que les dialogues qui la compose se font tant en cours de jeu, lors de l’avancement, que lors de brèves cinématiques. Ces dernières sont directement créées avec le moteur du jeu, à peine boosté, et le passage de ces courtes phases au jeu à proprement parler se fait de manière transparente.
Sans vouloir spoiler l’histoire, mais pour tout de même en situer le contexte, le jeu débute par un prologue prenant part 20 années avant que Joel, notre barbu bourru de service ne se voie confier Ellie, la gamine qu’il devra livrer à bon port, en traversant moult zones, aussi variées que bien réalisées. Un prologue qui nous fait découvrir la pandémie, alors que Joel, en compagnie de proches, tente de fuir les infectés, par tous les moyens possibles. Une phase de chaos qui ne se finit pas très bien, avant de retrouver Joel, 20 ans et quelques cheveux blancs en plus, pour se lancer dans l’histoire principale. On y rencontrera divers personnages, plus ou moins importants, dont Tess, qui se joindra à Joel, du moins initialement. La survie est de mise, et les deux acolytes coopèrent pour réaliser des activités qu’en d’autres circonstances on pourrait qualifier de terroristes. Le monde est toujours sous le joug de l’infection, bien que la situation soit maintenue sous un contrôle tout relatif par l’armée. Des militaires qui ne seront pas vraiment des alliés, tandis que d’autres groupes armés mènent leur guérilla, à l’image des Lucioles. Ce sont eux qui remettront à Joel son « paquet » à livrer, autrement dit qui lui confieront Ellie, une jeune adolescente dégourdie, qui s’avère potentiellement un élément clé pour l’éradication de la pandémie. Mais nous ne vous en dirons pas plus à ce sujet…
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Naughty Dog nous démontre une fois de plus sa maitrise. Entre les environnements, dirigistes, mais donnant une impression de liberté d’action, de par un level design particulièrement bien pensé, une IA des ennemis bien calibrée et une histoire se déroulant quasiment sans interruption, le tout dans des décors aux graphismes superbes, le travail réalisé est bonnement de haut vol. Joel se déplace à vitesse humaine, pour ne pas dire avec le poids d’un homme usé par des années de survie. Il trimballe un sac à dos, lui permettant de récolter des objets, ainsi que des armes. Ces dernières, en plus des armes à feu récupérées, peuvent être constituées d’objets découverts ici et là en cours d’avancement. On a donc droit à un peu de crafting, tandis que de la même manière, certaines armes à feu peuvent être améliorées. Ce ne sont pas ces objets qui manqueront sur le chemin, par contre, les munitions sont une denrée rare. Et comme tout se fait en temps réel, que ce soit le changement d’arme ou le recours à une trousse de soins, il vaut mieux calculer son coup. Se retrouver avec un révolver dans lequel il reste 2 balles face à 5 ennemis, et devoir recourir à un fusil au milieu de l’affrontement, impliquant un temps mort pour passer d’une arme à l’autre n’est pas la bonne stratégie dans The Last Of Us. Il conviendra de bien analyser toute situation avant de se lancer dans un affrontement. Que ce soit face aux infectés, à l’armée ou à des bandes de renégats, la discrétion, l’attaque par derrière, la diversion, voir l’évitement seront autant de solutions bien plus efficaces que l’affrontement direct, qui ne pardonne que rarement. Tous ces éléments impliquent un rythme le plus souvent lent, une progression réfléchie, passant par des décors post-apocalyptiques, entre bâtiment détruits, couloirs sombres et zones semi-urbaines, devenues zones fantômes suite à l’infection de ce foutu champignon. En parlant d’infectés, on en croise de plusieurs types tout au long du jeu, plus ou moins rongés par la maladie. Si les plus « frais » sont rapides, on pourra les combattre à mains nues. Par contre, le plus mycosés, bien qu’aveugles et se repérant à l’ouïe, sont potentiellement mortels dès qu’ils nous mettent la patte dessus. Et comme les infectés sont le plus souvent groupés en individus à des stades divers de leur mutation, il vaut mieux les identifier avant de passer à l’action. Heureusement, et bien que cela fasse un peu tache dans un titre très réaliste, Joel dispose d’une ouïe surdéveloppée, qui lui permet de repérer les ennemis. Un peu comme le ferait Daredevil. Pratique, à défaut d’être très cohérent.
Comme on avance rarement seul, Joel étant au moins accompagné d’Ellie la plupart du temps, une sorte de coopération passive s’établit à certains moments. Si les autres personnages sont gérés par l’IA et se débrouillent tous seuls la plupart du temps, des interactions ont tout de même lieu. Comme pour passer un obstacle et faisant une courte échelle ou en mettant en place une planche. Heureusement, à aucun moment ces accompagnant ne s’avèrent des boulets dans l’avancement. Ils sont même suffisamment loquaces pour que la narration se fasse chemin faisant, tout simplement. Et bonne nouvelle, le doublage français est excellent. Par contre, et ce sera sans doute le seul petit bémol du test, l’IA relative aux ennemis face à ces accompagnants est un peu flottante. Bien les ennemis se comportent de manière particulièrement intelligente relativement à notre personnage, Joel, ce n’est pas le cas pour Ellie, par exemple. Ce n’est pas vers les personnages non jouables qu’ils se focaliseront, mais bien constamment sur vous. Mais cela ne saute pas forcément à l’oeil, puisque Ellie se débrouille généralement très bien, en se cachant, ou en ripostant, de manière autonome lors des affrontements, dans lesquels le tonton flingueur est principalement Joel…
Walk or die
Ceux qui s’attendaient à un Uncharted à la sauce zombie en sont pour leur grade. C’est bien un gameplay complètement différent que nous livre The Last of Us. Plus réaliste, plus rugueux, mais pourtant tout autant intuitif. Les combats se passent de manière classique pour ce qui est des phases avec des armes à feu, avec un système de mise à couvert. Pour ce qu’il en est des affrontements à mains nues, ils débutent généralement par un combat libre, pour se terminer par un « finish » via un QTE. Simple et efficace.
On apprécie spécialement les graphismes des environnements, la gestion des particules et de la lumière, ou des ombres, tandis que la bande audio renforce encore cette pesante et malsaine atmosphère, où la survie sert de fil conducteur. Avec de telles conditions réunies, on ne peut qu’avaler d’une traite un titre maîtrisé de bout en bout de la bonne douzaine d’heures de divertissement qu’il offre. On y retrouve bien deux modes multi online, permettant de s’affronter à 4 contre 4. Bien que l’esprit du mode solo, entre des munitions restreintes et l’utilisation du crafting soit de la partie dans des maps plutôt sympa, The Last of Us est surtout une superbe histoire, et on ne s’aventurera pas à affirmer que ce multijoueur offre une réelle valeur ajoutée au titre. Qui finalement, n’en a pas besoin, tant il se suffit à lui-même. D’ailleurs, les possesseurs de PS3 ne devraient manquer The Last of Us en aucun cas. Un jeu qui nous a fait sortir une note que nous n’avions jamais mise jusqu’ici. La maximale!
Eric Rivera
Fiche et NotationType:Action
Graphismes:
Editeur:Sony (SCE)
Bande Son:
Age/Pegi:18+
Jouabilité:
Sortie:14.06.2013
Difficulté:
Multi-joueurs:online
Scénario:
Plate-formes:PS3
Durée de Vie:
Testé sur:PS3
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