Prends-moi encore un peu pour une pigeonne si tu l’oses !

Publié le 10 juin 2013 par Lheureuseimparfaite @LImparfaite

Désagréable sensation d’avoir été manipulée. Au moins en partie. Parce que je n’étais pas complètement dupe. Parce que cette personne n’était pas complètement consciente des ses actes ni dépourvue de sincérité.

Il ne m’en reste pas moins une désagréable amertume et la conviction que cette amitié est née sur une tromperie.

Phase 1 : la personne manipulatrice vous approche tout doucement, à pattes de velours.

Les jours heureux. On est content de cette nouvelle rencontre. On croit apprendre à se connaître avec réciprocité. 1ère erreur ! Le manipulateur vous découvre, glane des tas d’informations utiles sur vous et vous, pauvre naïve que vous êtes, vous vous dévoilez sans arrière-pensée… Pendant cette phase, le manipulateur, contrairement à vous, ne distille que quelques infos au compte gouttes et bien entendu reste tout sourire jour après jour.

Phase 2 : vous êtes en confiance et laisser entrer le/la manipulateur(trice)  dans votre vie.

Il/elle vous semble à présent aussi  que l’oxygène vital que vous respirez et aussi savoureux qu’un bon carré de chocolat, un Paris-Brest, une tartine de chèvre ou un tournedos Rossini (selon vos préférences !). Pas une soirée ciné, une virée shopping sans elle/lui. Pas un problème que votre marionnettiste ne puisse résoudre pour vous. Votre nouveau/nouvelle meilleur(e) ami(e) vous est désormais totalement indispensable.

Phase 3 : l’over-dose.

Rhaaaaaa. Vous finissez par étouffer. Il y a quelque chose qui sonne faux dans votre nouveau double. Des sautes d’humeur inopinées, des scènes de jalousie et de colère de plus en plus disproportionnées et fréquentes. (Quoi, comment ça vous avez oser acheter cette nouvelle paire de chaussures sans la consulter ? Et non vous ne pouvez pas lui avancer 500€ pour sa semaine en Andalousie avec ses potes.) Et puis son discours à la limite paranoïaque commence à vous mettre la puce à l’oreille. Personne ou presque ne trouve grâce à ses yeux, la société est pourrie, il n’y a que vous qui sachiez la/le comprendre…

Phase 4 : le réveil, vous reprenez votre liberté.

Trop c’est trop. Vous vous rendez compte que vous ne pensez plus par vous-même. Pour éviter de contrarier votre marionnettiste vous vous pliez sans cesse à son avis, vous avez l’impression de ne plus avoir de personnalité propre. Il est temps de réagir ! L’heure de la séparation a sonné. Vous prenez vos distances, revoyez vos anciens amis et refaites enfin tout ce que votre double vous avez persuadé d’arrêter. Welcome back normal life ! A ce stade vous pensez encore que les "tors" sont partagés, que votre relation était juste un peu trop fusionnelle, vous pensez que vous pouvez encore revoir de temps en temps cette personne avec parcimonie et passez de bons moments… (Mais bien sûr.)

Phase 5 : trop, c’est trop.

Pendant un moment cette mise à distance semble fonctionner. Et puis un jour le/la maninulateur (trice) vous appelle en pleurs au milieu de la nuit (alors que vous n’aviez plus de nouvelle depuis des mois) en pleurs (elle a crevé à des km de toute civilisation après une super rave, son nouveau mec vient de la larguer et elle ne sait pas où dormir cette nuit, il a perdu toutes ses économies sur un mauvais pari hippique, il est en cellule de dégrisement  et cherche un moyen pour rentrer chez lui le lendemain…). Curieusement quand vous lui expliquez calmement que ça serait bien aussi d’arrêter de se mettre dans des situations pareilles et que vous demain vous devez vous levez tôt pour aller bosser, les larmes cessent immédiatement (vu que ça ne marche pas sur vous ce coup ci), vous ne servez plus à rien et votre marionnettiste vous congédie froidement (avec une phrase du genre "Je pensais que tu valais mieux que ça") et vous signifie que tout est fini (♫ ♬ ♪ ♩ ♭ ♪ tout, tout est fini entre nous, j’ai plus la force d’y croire et d’espérer…. ♫ ♬ ♪ ♩ ♭ ♪)