Juin, mois des autochtones
Clergé et pensionnats autochtones
Depuis le début de la colonisation, l’éducation des enfants autochtones a été assurée par le clergé, par les missionnaires qui souhaitaient les convertir au christianisme.
Normand Charest Dossier Autochtone
Une petite Sioux américaine nommée Zitlaka-Ša est devenue Gertrude Simmons Bonnin pour les missionnaires. On a coupé court ses longs cheveux et on a remplacé ses mocassins par des souliers à semelle rigide, dont les talons résonnaient sur les planchers de bois.
On reconnaît désormais que ces institutions ont nui aux enfants autochtones:
- en les séparant de leur famille et de leur communauté;
- en leur interdisant de parler leur langue maternelle et de pratiquer leur culture propre;
- en les exposant fréquemment à des sévices physiques et sexuels commis par le personnel des établissements.
Dans un article publié sur le site de Radio-Canada le 29 avril 2009 intitulé
«Le pape exprime des regrets», on peut lire: «À Rome, le pape Benoît XVI a exprimé ses regrets — mais pas ses excuses — pour les sévices subis par des milliers d’enfants autochtones dans les pensionnats dirigés par des prêtres catholiques lors d’une audience privée accordée à une délégation de l’Assemblée des Premières Nations et de la Conférence des évêques catholiques du Canada.»
Les parents des peuples nomades, notamment les Innus, auxquels on avait enlevé de force leurs enfants, étaient désemparés. Ils se sont sédentarisés pour se rapprocher des écoles. C’était la fin de leur vie traditionnelle et de leur autonomie. La fin de la fierté et du bonheur, remplacés par la douleur et l’absurdité qui menèrent bien souvent à la fuite dans l’alcool.
Les enfants sortis des écoles ne savaient plus parler leur langue maternelle. Ils étaient désœuvrés. Les générations ne se comprenaient plus entre elles. Alcool, drogues, violence, abus et incarcérations en ont résulté, sans compter le haut taux de suicide chez les Autochtones.