- Broché
- Editeur :EDITIONS BEAUREPAIRE (2 septembre 2011)
- ISBN-10:2357670940
- ISBN-13:978-2357670945
Présidentielles 2012: le pouvoir lâche ses chiens
Le mot de l'éditeur
Le commissaire divisionnaire Garon dirige la brigade des affaires générales de Lyon, brigade un peu particulière chargée des dossiers mettant en cause des personnalités en vue.
La mort de Patrice Warth, ancien ministre, ex-trésorier de l’Union des conservateurs de progrès, sème la panique dans le landerneau politique : sa veuve allègue détenir des cahiers compromettants et menace de les rendre publics si toute la lumière n’est pas faite sur la disparition de son mari.
L’enquête de Garon le mènera de Lyon à Chantilly, en passant par Cannes et Genève, sur fond de guerre impitoyable des « services », de mafieux sans état d’âme et d’hommes politiques aux abois.
Critique
Il s'agit là du second tome de la série "commissaire Garon", série dont j'avais plutôt apprécié le premier. Pourquoi « plutôt » ? Parce que s'il présentait une intrigue et une mise en situation très perfectibles, le style en était néanmoins prometteur.
Le livre aurait sans doute pu s’appeler « L’affaire Warth-Guyancourt »… Nul besoin d’être en effet devin pour voir la poutre à laquelle Saint-Luc a rattaché son récit. Mais ce n’est ici que simple prétexte, car ce roman va bien plus loin, en nous livrant des « trucs » sur le financement des partis, en montrant à l’œuvre le monde des polices parallèles, en décortiquant les ressorts de ce qu’on nomme communément « raison d’Etat ». Saint-Luc se change ici en éthologue de l’animal politique et, si on sourit, c’est souvent jaune.
Ce polar n’est pas un classique du genre, se rattachant au "polar politique", si cette catégorie existe... Mais nul doute que les affaires se multipliant, certains sauteront à pieds joints dans le genre. Ce bouquin tient en partie du reportage car on devine sans peine que nombre d’anecdotes sentent un peu trop le vécu pour n’être que purement imaginaires.
Côté style, on baigne dans un style classique et facile à digérer, mais l'acidité n'est jamais loin. Parfois gentille, curieux mélange d’absurdité, de noirceur et de tolérance, cette acidité-là peut vite devenir très dérangeante, parce que Saint-Luc n'hésite pas à balancer de la peau de banane (ou des vérités ?) sans vergogne, et en plus tous azimuts. C'est tout le mérite de cet auteur qui n'hésite pas à s'attaquer, et plutôt méchamment, aux puissants du jour, ça nous change du JT de J-P Pernault sur TF1, c'est même l'antinomie dans toute sa splendeur. C'est même parfois si grinçant, on voudrait tellement croire que les moeurs politiques ne sont pas à ce point dégradées, qu'on se prend à se rassurer en se disant "bah, c'est du roman". Mmouais... Espèrons-le, en tous cas.
L’intrigue est parfaitement maîtrisée, ce qui constituait le défaut de jeunesse du premier opus. Il se lit d’autant plus rapidement qu’il n’est pas facile à lâcher une fois ouvert. Addictif comme pas deux, ce politico-polar !