Le décès du « militant antifasciste » dont je
parlais il y a peu m’a remémoré une interview de Daniel Cordier, par France Culture.
Il fut le secrétaire de Jean Moulin et un résistant. Si je comprends bien, au
moment où il s’est engagé, Alain Cordier était ce qu’on
appellerait un « fasciste ». C’est le spectacle de la vie qui l’a
transformé. Un vieil homme portant l’étoile jaune l’a guéri de son antisémitisme,
par exemple. Bizarrement, il avait sauvé au moins un Juif auparavant. Plus
curieusement, peut-être, ce qu’il disait de la quasi inexistence des forces de
la résistance semble signifier que les ex antifascistes d’avant guerre, qui
étaient fort nombreux, avaient massivement choisi la collaboration avec le
fascisme, au moins passive.
Faut-il juger les gens sur leurs idées, ou sur leurs actions ?