C’était un dimanche de mai, pendant la Biennale des poètes en Val de Marne, sur le marché d’Alfortville (94), devant la Librairie L’établi. Vonani Bila, poète sud africain, a dit quelques poèmes et les passants s’arrêtaient, surpris. Que faisait la poésie sur le marché ? « Honneur au poète », a clamé la commerçante de l’étal voisin. La poésie sur le marché ? Mais elle est à sa place partout, la poésie. On entendait le nom de Mandela et Vonani Bila lisait, chantait d’une voix douce. Il évoquait son père, il s’adressait au « mec mécontent des bidonvilles » et l’invitait à briser le silence en « scandant et tambourinant / Boum boum ».
Les poètes d’Afrique du Sud sont invités dans cette Biennale qui s’est inscrite au cœur du monde et accueillait aussi des femmes et des hommes du Viet-Nam, d’Haïti, de Hongrie, de Croatie, de Roumanie, d’Ecosse et de France.