L’autre jour j’ai pris mon courage à deux mains et je suis sortie sans poussette ni sucette… Quand je dis « courage », c’était sans doute plutôt de l’inconscience. Ce n’était que pour quelques heures pour aller prendre le thé et manger des gâteaux donc en théorie ce n’était pas « mission impossible » sauf que… on s’était tellement marrés ce dimanche-là tous les deux que mon fils n’avait pas fait la sieste.
N’empêche, j’ai tiré quelques leçons fondamentales de cette « petite aventure» et de si si jolis souvenirs :
- mon fils qui se roule par terre au milieu de la rue
- mon fils en mode régression qui marche a 3 pattes sur les trottoirs de Hampstead Village
… que du bonheur!
Quand je suis revenue à la maison – crevée – ladite sucette n’avait pas réapparu. J’ai du retourner l’appart dans tous les sens avec un bambin testant la limite de ses poumons et rien à faire… sur ces 4 tétines trois étaient à la crèche et la dernière… introuvable. Aaaaaaaaaaargh !
Comment suis-je donc entrée dans une telle dépendance « sucette-esque » ?Un peu débordée dans mon quotidien, la tétine c’était un peu la formule magique pour apaiser mon fils, le réconforter et qu’il s’endorme.Une fois qu’il a enfin fait ses nuits, la tétine s’est avérée beaucoup moins nécessaire et j’ai donc réduit son utilisation au strict minimum pourtant dans ma grande faiblesse il y a des jours où… l’apaisement, le réconfort et le sommeil ; c’était moi qui en avait besoin. Alors même maux, même remède ? J’ai cédé… plus d’une fois et toujours dans les mêmes circonstances.
1.APAISEMENT & RECONFORT
IL est 18.30, je sors de la crèche. Poussette en main et une bonne demi-heure de marche à travers les rues bien (trop ?) pentues de West Hampstead
- Je suis crevée, mon fils est crevé
- J’ai faim, mon fils a faim …
On s’arrête au supermarché du coin, c’est l’heure de pointe.
J’encombre les rayons avec ma poussette qui passe à peines entre les cartons livrés juste avant notre shopping impromptu.
Mon fils hurle : ben oui il a faim et y a de la nourriture partout, logique ! Je lui parle en français pour le calmer, je chantonne, lui caresse les cheveux et lui ? Ben lui il hurle ! Des grosses larmes de crocodiles coulent le long de ses joues rosies par la véhémence de ses pleurs. Ce qui avait commencé par un gros caprice de petit garçon qui veut son second 4heures, finit par être un très très gros chagrin.
Quand j’arrive enfin à la caisse – coincée entre deux types de deux mètres en costard cravate qui me regardent un peu de travers (surtout depuis que je leur ai écrasé le pied avec la poussette) – mon fils a atteint la note la plus aigue de ses cordes vocales et moi ? Je cherche frénétiquement mon porte-monnaie au fond de mon énorme sac à langer. Après avoir sortie 3 couches et un paquet de lingettes sur la caisse, je tombe sur la tétine de mon fils et là… sous pression de tout ces types de deux mètres de haut en costard cravate… Je cède. Résultat ? Silence immédiat et sourire extenué de mon fils.
2.ENDORMIRMISSEMENT
Enfin à la maison : heure du bain, diner et au lit ! Bébé extenué se remet à pleurer dès que le repas est fini.
- Il a eut un jour crevant à la crèche, j’ai eut un jour crevant au boulot
- Il veut sa tétine, je prendrai bien un verre de Vin.
Devant sa petite mine toute déconfite, ses larmes et ma fatigue avancée due à la montagne de correspondance et de factures qui m’attendent quand j’aurais mis mon fils au lit; je cède.
Je lui donne sa sucette; il s’endort dans mes bras, je le mets au lit m’écroule dans le canapé, ordinateur sur un genou et pile de papiers sur l’autre et bataille contre mes paupières qui sont lourdes, très lourdes, trop lourdes.
Au final, cette fameuse après-midi post salon de thé catastrophique, mon fils était juste crevé parce qu’il avait sauté sa sieste. Câlin, bain diner, au lit et il a très bien dormi : toute la nuit SANS tétine. La morale de l’histoire ? Ben la vraie accro à la tétine c’est moi :
– des mois sans faire mes nuits
– un boulot à plein temps + bloggeuse
– expatriée, loin de ma famille etc…
La tétine m’a apporté tout l’apaisement, le réconfort et sommeil dont j’avais besoin et puis… une fois accro c’est dur de décrocher !
Mais là c’est bon je suis prête, en pleine phase de detox. Mon fils va avoir deux ans à la fin du mois et je veux qu’il soit fier de moi. Je veux pouvoir lui dire : « ça y est , moi french girl in London, je ne suis plus accro à la tétine. Et toi ?! »