dimanche 09 juin 2013
Le western n’est pas mon genre de prédilection mais peut-on encore parler de Western ? Peut-être pendant la première minute : on voit le désert, un homme qui dort puis un bruit de fond, l’homme lève la tête, ce sont des avions à réaction. On est loin de la conquête de l’Ouest du 19ème siècle ! Puis l’homme prend son cheval et se retrouve à devoir traverser une route où les voitures roulent à toute allure. C’est le thème de tout le film : la fin d’une époque, du grand Ouest et de ses immenses prairies sans clôtures. Kirk Douglas vit dans un monde qui n’est plus fait pour lui. C’est l’opposition entre le monde moderne et ses codes (carte d’identité, domicile fixe) et le monde du Far West (liberté, courage, amitié). Le choix du noir et blanc est excellent et rapproche le film des grands Westerns de John Ford.
Ce qui m’ensuite marqué c’est l’apparition de Kirk Douglas sur le seuil de la maison de son amie : rien que son regard, sa posture ; il dégage une présence sur l’écran impressionnante. Cela change des films actuels où l’on demande aux acteurs de n’être que des marionnettes bourrées de capteurs tournant derrière un écran vert. La réussite ici ce sont les acteurs et non pas les effets spéciaux qui détournent toute l’attention du reste. D’ailleurs ce film est complètement porté par Kirk Douglas qui a même viré le réalisateur pour prendre sa place.
Même le choix de la fin est excellent. Ce film est une tragédie et comme dans toute tragédie on sait que le héros va mourir. Tout son destin est tracé depuis le début. En fait, il n’en est rien, ou presque. Dans un premier temps, on croit à un happy end, Kirk Douglas réussit à échapper à ses poursuivants et se retrouve à la limite du Mexique symbole de la liberté retrouvée. Mais alors surgit un camion vu plusieurs fois auparavant lors de scènes entrecoupées, je l’avais presque oublié. Ce camion c’est le destin irrémédiable qui poursuit le cow-boy tout au long du film. C’est l’ère moderne contre la nostalgie des temps anciens, elle est là pour prouver que le cow-boy n’a plus rien à faire dans cette époque. Et bien évidemment (désolé pour ceux qui n’ont pas vu ce film), elle renverse le héros. Le sheriff qui est à la poursuite du cow-boy arrive mais feint de ne pas le reconnaître. Il est blessé mais sauvé. Sauvé par ce sheriff qui semble regretter lui aussi ces temps anciens.
Merci à Didier de m’avoir fait découvrir ce film, moi qui n’aimais pas trop les films Hollywoodiens et surtout pas les Westerns, cela m’a permis de nuancer (un peu) mon point de vue. Il y a encore beaucoup de choses pour moi à découvrir dans le cinéma, c’est plaisant.