La 55ème biennale de Venise a ouvert ses portes. Cette exposition qualifiée souvent de jeux olympiques de l'art contemporain accueille de nouveaux pays cette année. Parmis eux (et enfin !) la Côte d'Ivoire et aussi l'Angola (qui a obtenu le Lion d'or, décision polémique) et le Nigéria.Sous le titre général de Des Traces et des signes, le Pavillon de Côte d’Ivoire présente les oeuvres de quatre artistes :- Frédéric Bruly Bouabré - Jems Koko Bi, sculpteur - Franck Fanny, photographe- Tamsir Dia, peintre
Frédéric Bruly Bouabré
(ré)Inventeur d’un alphabet personnel, fondateur de religion, écrivain, Frédéric Bruly Bouabré est un chasseur de signes : signes de la nature sur les hommes, traces de l’homme sur la nature. Au fil de ses petits dessins dans une écriture dépouillée et sans fard, il réinterprète le monde et expose sa vision décalée des choses : celle d’un homme né en 1921 et qui, ne se satisfaisant pas d’être un anonyme, s’est donné les moyens d’inscrire son nom
dans l’histoire de l’art contemporain africain.
Jems Robert Koko BiSculpteur né en 1966, Jems Robert Koko Bi, est une figure montante de l’art contemporain de Côte d’Ivoire. |
Franck FannyIl a une façon à lui d’absorber et de diffuser le grain de la peau des femmes et la stridence de certains regards d’hommes. Il a une façon subtile de capturer la crudité et le réalisme des situations. Sans misérabilisme, mais aussi angélisme ni cruauté, les photos de Franck Fanny développent un naturalisme pictural qui découpe les scènes sociales comme des tranches dégoulinantes de jus de vie. Dans ses photos, les lieux de vie des noctambules se déposent comme des bijoux de cristaux hallucinants.Tamsir Dia, Peintre Tamsir Dia est également un explorateur de traces. Né en 1952, ce professeur d’arts plastiques a remarqué que quand un homme sans qualité repeint sa maison, il n’en décape pas les murs, mais étale la nouvelle couche sur l’ancienne. Sa peinture se veut la métamorphose plastique de cette sédimentation de couches qui telles des plaques sismiques bougent et poussent les unes sur les autres, laissant entrevoir des tensions, des ruptures, des traces de vie, des souvenirs, des pans de la mémoire des lieux. La tonalité générale ocre de ses tableaux signale la prégnance latérite des routes et des paysages en Afrique subsaharienne.
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