Karim Kassam de l’Université Carnegie Mellon et Wendy Mendes de l’Université de Californie à San Francisco ont demandé aux participants de leur étude d’effectuer un exercice de mathématiques difficile en présence d’évaluateurs formés pour susciter la colère chez certains participants et la honte chez d’autres. A la fin de l’exercice, les participants ont reçu un questionnaire soit pour
Exprimer son émotion calme la fréquence cardiaque : Les participants qui ont pu s’exprimer sur leur état de colère dans le questionnaire présentent aussi une augmentation moindre de leur fréquence cardiaque (Schéma du haut) et de leur débit cardiaque (schéma du bas) que ceux qui ont répondu à des questions neutres. Des résultats qui confirment de précédentes études sur l’expression de l’émotion.
L’auteur principal commente: « Ce qui est impressionnant, c’est qu’une seule manipulation subtile peut avoir un grand impact sur la réponse physiologique. Demander aux gens ce qu’ils ressentent a un impact significatif sur leur réponse cardiovasculaire ».
Rapporter son état émotionnel modifie la réponse émotionnelle. Même de simples interventions ou invitations verbales vont réveiller la conscience (de soi) de l’émotion, entraînant des changements dans les réponses psychologiques et physiologique de l’émotion. Et lorsqu’après l’émotion, vient l’auto-évaluation, l’introspection vient remplacer la réponse émotionnelle. Et ce changement de réaction entraine aussi un changement physiologique. Mais a-t-on besoin d’une incitation pour prendre conscience de notre émotion ? Ou l’auto-évaluation de son émotion suffit-elle à désamorcer la réponse émotionnelle pour passer à l’introspection ? Les auteurs posent la question.
Source: PLOS ONE doi:10.1371/journal.pone.0064959 The Effects of Measuring Emotion: Physiological Reactions to Emotional Situations Depend on whether Someone Is Asking