L’album du rattrapage après le rendez-vous manqué de Here I Am en 2007. Sa signature pour la seconde fois chez Aftermath a fait chou blanc malgré deux singles qui avaient pourtant bien tourné cet été là, "Tambourine" produit par Swizz Beatz et "Give It To You" featuring Sean Paul. Le disque était fin prêt mais Interscope l’a finalement annulé après de multiples reports. Soit… de toute façon Eve avait de quoi assurer ses arrières grâce à ses programmes TV et autres séries. Ce qui ne l’a pas empêchée d’enregistrer un quatrième disque pendant ses heures perdues, Lip Lock. Onze années sans sortir d’album, ça fait un bail! Faire un come-back est une chose, mais redevenir la rappeuse qu’elle était avant, ça restera au stade de souvenir hélas.
Première constatation, et c’est une mauvaise nouvelle : ses anciens copains qui faisaient chauffer la gomme sur le bitume ne sont plus de la partie. Sauf Swizzy qui co-produit un morceau ("Mama is in the Kitchen"). Seconde constatation: Eve n’a rien perdu de son flow. En revanche elle a sacrément limé ses griffes, prenant plus une posture de femme glamour menant une vie de nouvelle-bourgeoise-venant-du-ghetto (cliché mais pas si faux). La troisième constatation: Lip Lock est un concentré de singles dancefloor ‘à la Diplo’ meublé par des track tendancieusement pop. Heureusement que les featurings (Missy Elliott, Snoop Dogg, Pusha T et Juicy J sur le remix de "She Bad Bad") rendent l’album plus ‘rap’, et encore. Autre ironie, entendre Dawn Richards chanter "together like hip-hop" sur "Keep My From You". Hip-hop, ah oui? Douze titres, un bide et puis s’en re-va. Cela valait vachement la peine de faire un retour… Je ne serai pas étonné de retrouver une chronique de cet album de Eve dans un magasine ‘people’.