J'ai toujours été un échec sur deux pattes dans la résolution de problèmes mathématiques. En fait, tout ce qui touchait au domaine des mathématiques était obscur pour moi. Du primaire au secondaire, j'ai détesté les mathématiques et tout ce qui y ressemblait. C'est d'ailleurs un running gag dans la famille. J'étais l'artiste, la fille lettrée, la fille créative et passionnée. Et pourtant.
Aujourd'hui, je passe mon temps à régler des problèmes. C'est l'histoire de ma vie. Je règle des problèmes qui sont surtout humains, mais parfois, une logique mathématique pourrait s'y appliquer. Et parce que j'ai compris un jour l'utilité des chiffres et de la logique, j'en suis même aujourd'hui à faire des prévisions de revenus basés sur une logique d'affaires que je suis capable de comprendre et même d'inventer. Et sans vouloir me vanter, je suis assez précise. J'ai même souvent raison. Or ma force, dans la résolution de problème, c'est souvent de ne pas être logique. Je ne suis pas toujours logique, mais accommodante et réaliste, à la recherche du compromis gagnant. Je suis axée sur l'humain. Je suis gestionnaire.
That's my point. J'étais super poche en mathématiques, mais très bonnes dans les relations humaines et la recherche de solution. Est-ce que mon bulletin horrible de secondaire 4 en mathématiques m'a empêché de me tailler un avenir intéressant? Non. J'avais d'autres forces. Des forces moins reconnues dans le système d'éducation formel et qui pourtant me servent encore tous les jours. Quand l'enseignante est alarmée par le fait que mon fils n'arrive pas à résoudre des problèmes mathématiques, je ne suis pas au même diapason qu'elle. En fait, ce qui m'énerve, c'est que dans l'évaluation globale de l'élève, on ne tienne pas compte de ses autres forces. C'est un enfant sociable, qui sait communiquer, qui a plein d'amis, qui s'intéresse aux projets de recherche, est curieux, qui adore raconter des histoires. Il est même bon aux échecs. Il a en fait toutes les qualités d'un futur leader.
Je ne veux pas sous-estimer l'importance de la réussite académique, mais je pense que cette réussite est mal cadrée. Un enfant poche en maths n'est pas condamné à un avenir poche. Qu'on souhaite l'aider là où il est moins doué est très important, mais à mon sens, on a pas besoin d'être alarmiste.
En fait la question demeure. Sommes-nous si accrochés à la « performance à tout prix », qu'on oublie de voir au-delà des chiffres? Un enfant moyen à l'école est-il condamné à un avenir médiocre? Et à l'inverse, un enfant doué à l'école est-il forcément promis à un avenir prometteur? J'en doute.
La « performance à tout prix » est en fait un moyen de développer des êtres humains dans un moule conçu pour faire fitter des êtres humains dans un modèle déterminé par une armée de fonctionnaires. Mais qu'arrive-t-il quand l'être humain ne correspond pas à ce modèle, mais à un autre? Qu'arrive-t-il quand notre logique est plus créative que celle des autres? Le système en tient-il compte? Le système scolaire est-il capable de soutenir les enfants dont les forces ne correspondent pas à un modèle unidimensionnel?Mamamiiia! - L'état de la mère ou la mère dans tous ses états http://www.mamamiiia.com