Dans la République vénitienne, la justice était exercée avec scrupules, mais avec les mêmes scrupules étaient exécutées les peines atrocement sadiques. Pour les délits politiques mineurs, on arrachait les yeux. L'homicide volontaire était condamné par la pendaison. Pour les vols pas trop importants, c'étaient les coups de fouets. La torture et différents supplices étaient fréquents pour obtenir des aveux. La peine de mort pouvait être appliquée par pendaison, décapitation, bûcher, coups de masse sur la tête, parfois même par noyade. Pour les délits les plus graves, comme la trahison de la patrie, on infligeait une promenade exemplaire à travers la cité. Le coupable était conduit de San Marco à Santa Croce sur une barque où durant le parcours, on le fouettait. Il était ramené sur la place Saint Marc attaché à la queue d'un cheval. Après l'exécution, le corps était découpé et les différents morceaux étaient exposés dans la ville. Dépecer en quartiers, en italien, c'est "squartare". Vous aurez donc compris que le pont des "squartai" étaient un de ces lieux où l'on exposaient les morceaux des malheureux condamnés. Voici un exemple de condamnation : Battista Piantella travaillait dans la savonnerie d'Antonio Biondini et avait été licencié par celui-ci pour vol puis condamné à 20 ans d'exil. De retour à Venise, il massacra Antonio Biondini à coups de masse, puis endossa ses habits, se rendit chez lui, tua sa servante Lucietta et prit tout ce qu'il pouvait prendre. La sentence du Tribunal: "Qu'il soit attaché au pilori et mis sur une peata (grosse barque) puis conduit à Santa Croce et qu'au cours du transport on lui inflige cinq coups de tenailles rougies au feu. Une fois arrivé, qu'on lui coupe la main la plus valide et qu'on la lui pende au cou, puis qu'il soit traîné, attaché à la queue d'un cheval à San Andrea, où on lui coupera l'autre main et on la lui pendra au cou, puis qu'il soit traîné à Saint Marc, et qu'entre les deux colonnes, on lui tranche la tête, qu'elle soit séparée du corps et qu'il meure, puis que son cadavre soit coupé en quatre morceaux, qui seront exposés dans les endroits habituels (Ponte dei Squartai) jusqu'à ce qu'ils pourrissent. Anecdotes vénitiennes, traduction Cl Soret
Dans la République vénitienne, la justice était exercée avec scrupules, mais avec les mêmes scrupules étaient exécutées les peines atrocement sadiques. Pour les délits politiques mineurs, on arrachait les yeux. L'homicide volontaire était condamné par la pendaison. Pour les vols pas trop importants, c'étaient les coups de fouets. La torture et différents supplices étaient fréquents pour obtenir des aveux. La peine de mort pouvait être appliquée par pendaison, décapitation, bûcher, coups de masse sur la tête, parfois même par noyade. Pour les délits les plus graves, comme la trahison de la patrie, on infligeait une promenade exemplaire à travers la cité. Le coupable était conduit de San Marco à Santa Croce sur une barque où durant le parcours, on le fouettait. Il était ramené sur la place Saint Marc attaché à la queue d'un cheval. Après l'exécution, le corps était découpé et les différents morceaux étaient exposés dans la ville. Dépecer en quartiers, en italien, c'est "squartare". Vous aurez donc compris que le pont des "squartai" étaient un de ces lieux où l'on exposaient les morceaux des malheureux condamnés. Voici un exemple de condamnation : Battista Piantella travaillait dans la savonnerie d'Antonio Biondini et avait été licencié par celui-ci pour vol puis condamné à 20 ans d'exil. De retour à Venise, il massacra Antonio Biondini à coups de masse, puis endossa ses habits, se rendit chez lui, tua sa servante Lucietta et prit tout ce qu'il pouvait prendre. La sentence du Tribunal: "Qu'il soit attaché au pilori et mis sur une peata (grosse barque) puis conduit à Santa Croce et qu'au cours du transport on lui inflige cinq coups de tenailles rougies au feu. Une fois arrivé, qu'on lui coupe la main la plus valide et qu'on la lui pende au cou, puis qu'il soit traîné, attaché à la queue d'un cheval à San Andrea, où on lui coupera l'autre main et on la lui pendra au cou, puis qu'il soit traîné à Saint Marc, et qu'entre les deux colonnes, on lui tranche la tête, qu'elle soit séparée du corps et qu'il meure, puis que son cadavre soit coupé en quatre morceaux, qui seront exposés dans les endroits habituels (Ponte dei Squartai) jusqu'à ce qu'ils pourrissent. Anecdotes vénitiennes, traduction Cl Soret