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Clément Méric avait eu raison de sa leucémie. Il se sentait invincible contre ce cancer qui le rongeait ! Il est mort bêtement, dans rue, victime d’une agression !
Le jeune étudiant et militant d'extrême gauche, a succombé, ce jeudi 6 juin, de ses blessures consécutives à une rixe avec des membres d’un groupuscule d’extrême droite.
La bagarre "a opposé (...) deux groupes de personnes, très probablement pour des raisons d'ordre politique", selon les mots de Manuel Valls. Pour le ministre de l'Intérieur, cette agression "porte la marque de l'extrême droite" et a été commise par "plusieurs skinheads". Sept personnes ont été interpellées jeudi en lien avec l'affaire, dont l'auteur présumé de l'agression.
Tout part d’une vente privée de vêtements dans un appartement ! Clément Méric s'y rend, accompagné de trois autres camarades. Ils y croisent trois jeunes gens élégamment vêtus en mode skinhead (tee-shirts à messages néo-nazis et tatouages croix gammée du meilleur goût)
Il semblerait que Clément ait un peu provoqué les têtes brûlées, nostalgiques du III ème Reich. La bagarre était imminente !
"Tout est allé très vite", explique une jeune femme interrogée par l'AFP. "Je sortais du boulot quand j'ai assisté à la fin de la bagarre. (...) Alors que les jeunes au crâne rasé semblaient partir, ils sont revenus et soudain un coup de poing est parti et le jeune a valsé contre le poteau", a raconté une autre témoin.
Les agresseurs se sont ensuite enfuis…
Mort d’un jeune extrémiste de gauche face aux coups des extrémistes de gauche. Des crânes rasés en fracassent un plus chevelu ! Des cerveaux vides exterminent un encéphale bien nourri de théories économiques et de culture générale à la sauce « Sciences Po ».
Clément, le brillant étudiant, aurait pu éviter l’invective. Sa fougue aura eu raison de son intelligence prudence. Les feux de sa jeunesse auront consumé la retenue. La volonté de provoquer signait déjà son arrêt de mort. Face à lui : des gamins, désœuvrés, n’imaginant pas, il faut l’espérer, se transformer en tueurs quelques instants plus tard ! Des cerveaux malades jugés irrécupérables et qui sacrifient sur l’autel de l’idéologie absurde une lumière future…
Des parents qui pleurent et, de l’autre côté, des parents qui ont laissé courir le laxisme, enfermés, peut-être, dans leur précarité, dans les mauvais sorts que peut parfois réserver la société marchande…
En 1986, Malik Oussekine, étudiant franco-algérien, mourait, lui aussi, bêtement sous les coups ! Des coups de matraque impitoyablement assénés par des policiers voltigeurs chargés de faire régner l’ordre contre une manifestation ! Le projet Devaquet aura eu son martyr et le Ministre de la Recherche et de l’Enseignement supérieur sera invité à démissionner. Robert Pandraud, Ministre alors chargé de la Sécurité (auprès de Charles Pasqua) déclarera « si j'avais un fils sous dialyse je l'empêcherais de faire le con dans la nuit. […] Ce n'était pas le héros des étudiants français qu'on a dit » !
Ils ont tué Malik, ils ont tué Méric. Qu’importe l’uniforme de skin ou de policiers, la haine aveuglément ronge la société. De Malik à Méric Une même émotion Au sein de la Nation Des questions pathétiques La jeunesse fauchée Sapée dans sa racine Par les peurs assassines Dans la nuit des idées De Malik à Méric Les relents nauséeux Cent nuages factieux Dans le ciel maléfique Le goût des années trente Dans les gorges serrées Le cœur mal assuré Pris de fièvres latentes. L’avenir qui se peint De menaces sournoises Des orées qui se boisent D’épineux à pépins. De Malik à Méric Les poussées d’extrémisme Pour les mêmes lyrismes En nos larmes tragiques Et les mêmes soupçons De culpabilité Dans l’écran déchiré De la quiète raison. Les mêmes conclusions Pour le même anathème L’humanité qui sème La pérenne tension. De Malik à Méric Le chant des frustrations Aux échos d’agression Eminemment cyniques. La phobie d’un retour De cette bête immonde Qui tourne autour du monde En battant le tambour… Comme mouche féconde Autour d’un abat-jour…