A ne pas manquer les 28, 29 et 30 juin, la troisième édition de Bruisme, festival des musiques, organisé par l'association Jazz à Poitiers. Le texte de présentation du festival en dit beaucoup sur la volonté des organisateurs de ne pas se laisser enfermer : Entendre quoi ? Des musiques libres...mais libres de quoi ? Libres de plaire ou de ne pas plaire. C'est déjà beaucoup. Liberté de parole, de ton, sans souci du qu'en-ouïra-t-on. Et l'édito enfonce le clou : Arrêtons-là les vaines tentatives d’étiquetage, Bruisme c’est un festival de musique, donc. Et de toutes les musiques, surtout. Mais différentes... Avec pour seul mot d’ordre l’envie de faire découvrir aux oreilles curieuses des pratiques pas tout à fait pareilles que dans pas mal d’ailleurs. Sans vouloir révolutionner à tout prix, juste donner à entendre du différent. Remettre en question quelques certitudes sur la chose musicale, cette matière qui commence à sérieusement dater, au point parfois de ne plus toujours surprendre assez. Des trucs qui ne datent pas d’hier (rock, hip hop, jazz, impro... de ce côté là, rien de neuf sous le soleil, ces musiques qu’on dit actuelles), qui ne revendiquent pas un demain, mais qui, entre les mains de quelques empêcheurs d’écouter en rond,offrent l’occasion de sortir du crincrin quotidien. Bruisme, ça pourrait être ça, tout simplement, un bon coup de plumeau dans les oreilles..
Installation sonore de Super-Jean-François Plomb
Côté programmation, beaucoup de choses intéressantes. Samedi 29 juin à 19h verra le retour de Pied Gauche aka Super Jean-François Plomb : solo lo-fi joué sur deux toms, une basse à une corde animée par un moteur d'essuie-glace armé de baguettes et piques à brochettes, une seconde basse jouée par un humain et un amortisseur vibrant + une batterie-robot. Le même jour à 21h, les quatre acolytes de Wabla feront leur entrée. L'un d'entre eux, Thierry Madiot, n'est pas inconnu des lecteurs de ce blog. En juin de l'an dernier, j'y ai présenté Ziph, premier enregistrement de musique pour trompe et ballons. Pour Bruisme, Thierry Madiot, épaulé de David Bausseron, Yanik Miossec, Christian Pruvost, interprèteront une musique de drones lancinants, équipés de rouleaux de plastique vrillés en forme de trompes télescopiques qui peuvent s’étirer sur une longueur de 1 à 20 mètres, et de deux compresseurs, véritables poumons d’acier pour alimenter cette tuyauterie.
Wabla
Le même jour à 21h, Sophie Agnel, pianiste très impliquée dans les musiques improvisées, jouera sur cordophone, rencontre élaborée entre un cadre de piano et un manche de basse. Le cordophone est né du rêve de la pianiste de jouer sur un instrument qui la surprendrait tant par ses sonorités que par son jeu même. Le GMEA et le luthier Laurent Paquier ont concrétisé ce rêve et le cordophone électroacoustique est né.
Enfin, vendredi 28 juin à 18h au Confort Moderne, il serait dommage de ne pas assister à la présentation de l'atelier Script Geometry, mené par Thomas Tilly avec le SPIP ( Service Pénitentiaire d'Insertion et de Probation) autour de la reconstitution de Rainforest, composition-installation de David Tudor qui tente de restituer à partir de divers matériaux sonores l’effervescence acoustique d’une forêt tropicale.