Mélina est une célèbre animatrice radio œuvrant sur le créneau de début de soirée dans une émission d’écoute des problèmes affectifs et sexuels de ses auditeurs. Une sorte de Macha Béranger. Icône acoustique, personne ne connaît son visage. Vivant dans le 16ème arrondissement, cette femme froide n’a pas d’amis et ni famille. Abandonnée dès son plus jeune âge et en quête de son identité ; elle finit par retrouver sa mère via un détective dans une banlieue. Elle la parisienne bourgeoise est plongée chez les prolos. Premier cliché : que ces gens simples ont un grand cœur mais aussi du talent artistique ; un monde en fait fascinant pour celle qui est si chaleureuse à la radio et si distante avec les autres. Entrée de manière anonyme dans la vie de cette mère retrouvée, le réalisateur essaie de maintenir le suspense sur le dévoilement de son identité. Pour cela, il fait ressembler Karine Viard à une actrice hitchcockienne : chignon à la « Vertigo », tailleur et scène de dos la filmant en train de contempler des œuvres d’art : pompage maladroit. Donc Pierre Pinaud, pour son premier film, ne sait pas dans quelle direction aller et quel sujet traité. Quête d’identité, sujet sur la solitude, comédie romantique : il hésite et se plante ; le portrait de femme reste tout de même touchant. Et puis Karine Viard, malgré une filmographie moyenne, est une actrice plaisante et que l’on a toujours plaisir à voir.Premier film chaotique, inégal, hésitant, maladroit mais quelques belles scènes pleines de sincérité au profit d’un beau portrait. Attendons le second film de ce réalisateur.
Sorti en 2012