Parle avec elle

Publié le 03 mai 2013 par Dukefleed
Beauté esthétique et dérangeant... Almodovar
Les chemins de Marco et Benigno vont se croiser à diverses reprises jusqu’à les lier fortement d’amitié. D’une amitié quelque peu trouble et dérangeante : sinon ce n’est pas Almodovar à la baguette. Benigno est infirmier et s’occupe avec beaucoup de zèle quitte à mettre sa vie entre parenthèses de la jeune et belle Alicia. Dans une chambre voisine Marco s’occupe d’une autre patiente ; sa petite amie et torera elle aussi dans le coma. C’est ici que Benigno et Marco vont faire connaissance autour du lit de l’envoutante Alicia ; envoutante et pourtant dans le coma !!! Eh oui c’est toujours Almodovar. La nudité de la jeune fille est filmée avec beaucoup de douceur et d’élégance, on comprend bien qu’ils pourraient tous deux en être épris. Mais voilà la belle au bois dormant dort profondément. Pourquoi pas aller chercher du côté du conte une interprétation à ce film dérangeant ? Ou d’autres auraient exploité un fait divers odieux, Almodovar sublime le sujet et fait tout autre chose.. Dérangeant, Benigno nous apparait très vite trouble ; fils unique cocooné par maman et inhibé avec les filles. Très pratique, cette patiente qui ne parle pas pour vivre une histoire d’amour voire de couple. Almodovar éprouve un malin plaisir à mettre dans ses histoires une sexualité perturbée, parfois à la marge. Là, il nous cueille superbement à l’heure du film. Il en profite pour reformer de nouveaux duos et relancer son histoire sous un autre angle.Almodovar est sans conteste un maître du cinéma. Quel plaisir de se laisser envouter par ces histoires distillé comme du goutte à goutte avec entre autres des flash-backs toujours dans le bon timing et toujours indispensables. Il montre souvent aussi la face la plus obscur de l’être humain derrière des personnes d’apparence souvent bienveillantes.Intriguant et envoûtant : laissez vous emporter par une histoire hors norme.
Sorti en 2002