Effets secondaires

Publié le 16 mai 2013 par Dukefleed
Machination pharmaceutique
Un psychiatre ambitieux et reconnu suit depuis peu de temps une jeune femme pour dépression. Cette femme a apparemment un long passé psychologique et en terme médicamenteux semble avoir tout essayé. Son mari sort pourtant de détention ; elle devrait retrouver le bonheur. Le psychiatre lui prescrit un nouvel anxiolytique. Quelques semaines après, sa patiente va commettre un crime. Invoquant les effets secondaires du médicament, le psychiatre a beaucoup à perdre dans cette histoire : famille, clients, réputation, contrats avec des labos pharmaceutiques.Les quarante premières minutes du film sont brillantes. Soderbergh mène une charge bien réglée contre le lobby pharmaceutique poussant le peuple à la surconsommation de psychotropes en tout genre. Tous les gens règlent leur problème à grand coup de médocs ; effrayant. Le premier réflexe en cas de mal être, de difficultés passagères ; plutôt que de trouver les ressources en soit est la prise du médicament adapté au léger trouble. Le psy va même jusqu’à filer un béta bloquant à sa femme pour un entretien d’embauche. Le corps médical est représenté comme une encyclopédie universalis du médicament ; et conditionnés eux-mêmes par la logique suivante : un trouble-un médoc associé. Dans sa seconde partie, Soderbergh lâche ce filon et s’éloigne de son « Erin Brokowich » pour se tourner vers un thriller psychologique bien mené aux légers accents hitchcockiens. Amateur de ce type de film, j’apprécie malgré des faiblesses scénaristiques manifestes dans les 20 dernières minutes ; le film devient un thriller vu et revu de série B truffés de rebondissements parfois invraisemblables. Arrêté de lorgner vers « Basic Instinct ». Sympa aussi l’étude de la nature humaine, le psy et sa patiente sont guidés par le même désir de retrouver la vie qu’ils ont perdue au point de sacrifier l’autre. Et çà c’est réussi aussi dans le film.Soderbergh pressenti pour être un nouveau génie du cinéma US lorsqu’il remporta la Palme d’Or à Cannes en 1989 avec « Sexe, mensonges et vidéos » déçoit énormément depuis une dizaine d’année. 27 films en 24 ans !!! Son irrépressible de tourner au km, il pourra l’assouvir à souhait pour la télé car il prend là sa retraite cinématographique. Enfin un film de Soderbergh qui tient la route, mais qui malgré tout a comme effet secondaire : l’oubli. Que restera-t-il de ce film dans un an ?Sorti en 2013