Argentine deuxième moitié des 70’s, le régime des généraux est féroce. Un point d’histoire : des dizaines de milliers d’opposants disparaissent et ne seront jamais retrouvé durant cette période ; une des répressions les plus dures du monde moderne. Au cœur de Buenos Aires, un adolescent et sa famille sont revenus au pays après plusieurs années d’exil. Ce retour se fait sous une fausse identité, ils sont là pour mener la lutte contre le régime en place. L’adolescent doit faire attention de ne jamais se trahir au risque de les condamner tous. Position difficile à tenir à un âge où l’on vit les premières histoires amicales fortes ainsi que les premiers émois amoureux.C’est le premier long métrage de l’argentin Benjamin Avila et çà explique bien des faiblesses du film ; en aparté, il fût présenté à la quinzaine des réalisateurs l’an dernier à Cannes. Bourré de bonnes intentions, il amorce un grand nombre de pistes et les laisse filer en cours de route. Il hésite en fait souvent entre chronique initiatique d’un enfant pas comme les autres et la peinture du climat politique d’une époque. Autobiographique pour partie, il n’a certainement pas su suffisamment arbitrer entre le superficiel et le crucial afin d’obtenir une trame narrative plus prenante. De fait, le cœur du scénario devient l’histoire d’amour impossible entre cet adolescent fils de guérillero condamné au silence sur sa propre vie et cette fille de la petite bourgeoisie. Comme il oublie de nourrir son scénario du contexte militaire violent de cette époque ; nous spectateurs, finissons par ne même pas percevoir la tension à laquelle est soumise cette famille. Par exemple : on ne voie des militaires qu’à une seule reprise dans les rues. Le climat de tension n’est pas perceptible. Cette histoire d’amour adolescente, le cœur du film, s’avère donc très convenue avec des péripéties sans trop d’enjeux.Ce premier film a tout de même des qualités cinématographiques indéniables. La plus belle trouvaille est d’utiliser des séquences dessinées en montage ultra speedé pour se substituer aux scènes très violentes. Très habile et très esthétique surtout que la musique s’arrête dans ces moments là. Quelques scènes aussi très sympas où l’émotion parvient à poindre et que l’on aurait aimé voir exploiter par la suite : la rencontre entre les deux adolescents où Maria danse avec le ruban (une féérie sonore) ; Juan et sa mère lors d’une discussion sur son amour naissant ; Juan et son oncle lors de la scène du chocolat (mais voilà l’oncle disparait trop vite). Dernier apport artistique intéressant : la luminosité et les couleurs qui rappellent très fortement le super 8 de ces années là.Gros succès tout de même en Argentine, car il aborde une période difficile de leur propre histoire. Cependant à part quelques qualités cinématographiques incontestables, il est à regretter que le contexte soit si peu présent ce qui rend l’histoire adolescente un peu plat de nouille.Sorti en 2013
Enfance clandestine
Publié le 27 mai 2013 par DukefleedArgentine deuxième moitié des 70’s, le régime des généraux est féroce. Un point d’histoire : des dizaines de milliers d’opposants disparaissent et ne seront jamais retrouvé durant cette période ; une des répressions les plus dures du monde moderne. Au cœur de Buenos Aires, un adolescent et sa famille sont revenus au pays après plusieurs années d’exil. Ce retour se fait sous une fausse identité, ils sont là pour mener la lutte contre le régime en place. L’adolescent doit faire attention de ne jamais se trahir au risque de les condamner tous. Position difficile à tenir à un âge où l’on vit les premières histoires amicales fortes ainsi que les premiers émois amoureux.C’est le premier long métrage de l’argentin Benjamin Avila et çà explique bien des faiblesses du film ; en aparté, il fût présenté à la quinzaine des réalisateurs l’an dernier à Cannes. Bourré de bonnes intentions, il amorce un grand nombre de pistes et les laisse filer en cours de route. Il hésite en fait souvent entre chronique initiatique d’un enfant pas comme les autres et la peinture du climat politique d’une époque. Autobiographique pour partie, il n’a certainement pas su suffisamment arbitrer entre le superficiel et le crucial afin d’obtenir une trame narrative plus prenante. De fait, le cœur du scénario devient l’histoire d’amour impossible entre cet adolescent fils de guérillero condamné au silence sur sa propre vie et cette fille de la petite bourgeoisie. Comme il oublie de nourrir son scénario du contexte militaire violent de cette époque ; nous spectateurs, finissons par ne même pas percevoir la tension à laquelle est soumise cette famille. Par exemple : on ne voie des militaires qu’à une seule reprise dans les rues. Le climat de tension n’est pas perceptible. Cette histoire d’amour adolescente, le cœur du film, s’avère donc très convenue avec des péripéties sans trop d’enjeux.Ce premier film a tout de même des qualités cinématographiques indéniables. La plus belle trouvaille est d’utiliser des séquences dessinées en montage ultra speedé pour se substituer aux scènes très violentes. Très habile et très esthétique surtout que la musique s’arrête dans ces moments là. Quelques scènes aussi très sympas où l’émotion parvient à poindre et que l’on aurait aimé voir exploiter par la suite : la rencontre entre les deux adolescents où Maria danse avec le ruban (une féérie sonore) ; Juan et sa mère lors d’une discussion sur son amour naissant ; Juan et son oncle lors de la scène du chocolat (mais voilà l’oncle disparait trop vite). Dernier apport artistique intéressant : la luminosité et les couleurs qui rappellent très fortement le super 8 de ces années là.Gros succès tout de même en Argentine, car il aborde une période difficile de leur propre histoire. Cependant à part quelques qualités cinématographiques incontestables, il est à regretter que le contexte soit si peu présent ce qui rend l’histoire adolescente un peu plat de nouille.Sorti en 2013