Suite au Rapport Laurent sur l'égalité des territoires, la Ministre de l'Egalité des Territoires et du Logement, Cécile DUFLOT, a prononcé un discours à l'IUT de Vesoul sur les orientations de sa politique en la matière.
Ce rapport, comme le font remarquer de nombreux analystes, est très "universitaire", même s'il donne la parole à des élus, en réaction aux propositions émises. Il soulève en tout cas deux remarques importantes :
- Le territoire est appréhendé sous l'angle des géographe : il est avant tout définit par un périmètre, généralement administratif. Cette définition pose question lorsque le rapport s'attache à souligner l'importance de donner un avenir aux territoires en "difficulté". Cet avenir se traduit généralement par un projet, dont le périmètre de réalisation ou d'influence ne doit pas être posé a priori.
- L'égalité des territoires, notion interrogée, est portée par la ministre comme un but en soi, comme si tous les être humains étaient égaux dans leurs capacités. C'est nier la réalité des choses : dans la carrière de nombreuses personnes, leurs capacités innées ont joué un rôle majeur, notamment pour les plus grands artistes, certains entrepreneurs, des hommes politiques. Pour les territoires, il en va de même : vouloir les amener au même objectif est illusoire et revient simplement à nier leurs capacités propres et spécifiques.
Mais le plus important concerne l'objectif d'accueil des populations dans les territoires ruraux. La réaction de Pierre Morel-à-l'Huissier, élu de Lozère et de zone de montagne, est symptomatique d'une classe politique qui refuse de voir une certaine réalité, au motif que cela remet en cause la continuité du passé. Le rapport souligne le coût économique, les difficultés sociales et les tensions induites qu'engendrent la volonté de maintien de certaines population dans les zones rurales. Sans nier la capacité de ces territoires à trouver des trajectoires d'avenir, il souligne l'enjeu qu'il y a à dissocier le maintien de population et le développement économique.
Il est certain que cette approche se heurte à des questions d'ordre culturel ou affectif. Pour autant, dans un contexte notamment mondialisé et de crises à venir (financière, climatique ...), il est légitime d'interroger la durabilité du maintien en place de populations qui sont soumises à de trop fortes contraintes ou risques. Le sujet est souvent d'actualité dans d'autres pays, notamment dans les situation de guerre ou de famine, alors pourquoi une telle opposition lorsqu'il s'agit de nos concitoyens ?