J'avoue être abasourdi pour le déferlement médiatique et l'indécence monstrueuse des politiques de tout bord après le décès tragique de Clément Maric.
Il y a eu une rixe très violente entre skinheads et militants anti-fasciste. On ne dira jamais assez combien une bagarre peut très vite dégénérer et n'a absolument rien d'anodin. Un coup de poing peut tuer. Une chute peut être mortelle.
Une fois passé ces remarques dramatiquement factuelles, les appels politiques de toute part et les tentatives de récupération sont infects. Que faisaient NKM et Hidalgo à la veillée dont l'objet était de célébrer la mémoire de Clément Maric ? Aucun honneur, toute honte bue, prêtes à toutes les récupérations.
Que l'on ait trouvé le ban et l'arrière-ban du front de gauche là-bas, passe encore, après tout, c'était la famille politique de Clément Maric, mais qu'est-ce que venaient foutre les autres là ?
Mais plus tôt dans l'après-midi, les appels à la dissolution des groupes d'extrême-droite violents et les associations avec la manif pour tous ont fait exploser le compteur médiatique de l'hystérie.
Dissolvez un groupe d'extrême-droite, il se reformera aussitôt sous une autre identité. Rouler des mécaniques comme l'a fait Ayrault relève donc de la déclaration d'intention ridicule et il le sait bien. Valls n'a pas été mieux. Lui, on lui demande simplement de faire son job, c'est à dire d'assurer la sécurité de tout le monde, et manifestement, le compte n'y est pas, entre les morts à Marseille, les banlieues coupe-gorge, la racaille au Trocadéro, et les rixes entre fachos et redskins.
Au passage, au regard des circonstances et de la tension, c'est assez incroyable que la sécurité de l'organisateur de la vente privée à laquelle assistaient les uns et les autres n'ait pas appelé la police avant que les choses ne dégénèrent. Il n'y aurait pas une famille endeuillée ce soir dans le cas contraire.
Entre la droite qui accuse Hollande de susciter des fractures dans la société française et jette de l'huile sur le feu en tenant le mariage homosexuel pour comptable des violences qui se sont ensuivies, et la gauche qui tient exactement le raisonnement inverse en accusant à son tour les "manif pour tous" et leurs alliés d'avoir provoqué ce drame, nous voilà bien.
Quelle bande de nuls ! Quels minables indécents ! On peut dire que la blogosphère politique s'est à peu près mise à l'unisson de l'indécence ambiante. Il y a tout de même quelques voix raisonnables qui échappent au naufrage.
Je songe au billet d'Authueil qui fait un sort à l'hystérie médiatique ou encore Verel qui voit en principaux extrémismes l'absence de dignité de la sphère médiatico-politique.
C'est encore la réaction d'Yves Pozzo di Borgo, sénateur de Paris, que j'ai ressenti comme la plus humaine et la plus sincère.
Mes sincères condoléances, in fine, à sa famille : c'est triste et moche de mourir à 19 ans parce qu'on a un engagement politique.