(PMR Records)
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Tout est allé très vite pour le duo fraternel Disclosure aujourd’hui étiqueté « grand espoir de l’électro et de la dance UK ». Ca commence par des remixes de Crystal Fighters, Q.Tip ou Emeli Sandé en 2011 , puis des EP’s téléchargés des milliers de fois en 2012 avant de lancer un premier album en 2013.
Les frères Lawrence ont 22 et 19 ans et déjà la pression de faire perdurer la flamme de l’électronique britannique.
Il faut dire qu’ils ont su suscité la curiosité puis l’attention de fans de plus en plus nombreux avec des petites bombes nucléaires comme Latch, White Noise et You & Me, trois titres lancés en éclaireur pour la promotion de cet album, Settle. Difficile après ça de ne pas attendre monts et merveilles des deux petits génies.
Que l’on soit clair, Disclosure n’invente rien ici, mais on s’en fout royalement. En s’appuyant sur des bases déjà connus qui vont du minimalisme percutant des ainés Simian Mobile Disco (sur la première minute de White Noise c’est assez frappant) à l’UK garage auxquels il rajoutent le groove que l’on peut retrouver dans le R&B ou le rap par exemple, les Lawrence Brothers parviennent à créer tubes sur tubes de manière impressionnante. Faites donc l’expérience en soirée: mettez au hasard un titre de l’album et vous verrez que peu importe sur lequel l’aléatoire aura fait son choix, vous réussirez forcément votre coup.
Il y a toujours un petit sample, un featuring inspiré (Aluna George, Jessie Ware, Eliza Doolittle, Jamie Woon, on a connu pire) ou un clin d’oeil bienvenu qui fait son petit effet. Et ce, sans user d’artifices en tout genre, sans superposer trop de choses les unes sur les autres. C’est propre, épuré, classe et surtout super bien mixé/produit. Tout ce qu’on aime.
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Disclosure – White Noise (feat. Aluna George)
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Peu d’albums contiennent autant de titres forts. On peut nommer le surpuissant introductif When A Fire Starts to Burn (peut être le morceau phare d’ailleurs), les trois singles sus-cités, Confess to Me, les bribes hiphop de Simulation et le très SMDesque Grab Her. Ca fait donc 50% de l’opus composé de tueries, ce qui ne prend donc pas en compte ce qu’on appelle les bons morceaux.
Des titres qui retourneront n’importe quel dancefloor qui se respecte en 30 secondes chrono cet été. Des titres qui vont tourner un petit moment dans les chaumières, les sites spécialisés et sûrement même dans deux ou trois publicités très prochainement. Et les versions live devraient également valoir le détour lorsqu’ils déclineront leur album sur scène.
Maitriser autant l’art du hit si tôt, c’est sûrement jouissif pour eux mais ça l’est tout autant pour nous et nos oreilles. Bien qu’un peu rageant de voir des mecs qui ne dépassent à peine 40 ans à deux réaliser de telles prouesses…
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Disclosure – When a Fire Starts to Burn
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Disclosure – Grab Her
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Le revers de la médaille, c’est qu’on a l’impression justement d’être face à une sorte de compilation de tubes et non d’un album. On pioche un, deux ou trois titres selon le mood mais on écoute rarement le disque de bout en bout.
Il faut dire aussi que la forte homogénéité, la durée totale (une heure) et la ressemblance dans la fabrication de certains titres donnent une impression de déjà-vu passée la première demie-heure.
On ne dit pas que les morceaux de fin sont moins bons, un par un c’est aussi fort mais on les retient moins si on a déjà écouté dix titres auparavant. C’est tout con, si on prend l’album en sens inverse, ce seront les titres initialement au début qui perdront en puissance (vous comprenez ?).
Il y a un moment où le cerveau sort du contexte et relâche la pression, c’est normal. Et heureusement, parce qu’on aurait sinon la fâcheuse tendance à parler de musique d’accompagnement pour H&M ou Zara ou Celio (faut citer trois marques il paraît) avec des titres comme Defeated No More ou January qui nous servent donc d’aires de repos auditif. Sortir pour mieux revenir et de nouveau apprécier le contenu proposé en quelque sorte.
Parce qu’il ne faut surtout pas minimiser l’effort fait ici. On a en face de nous un premier album solide et très efficace. On n’en demandait d’ailleurs peut être pas tant et on espère qu’ils en ont gardé sous le pied pour la suite. Car on en redemande.
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Tracklist: 1. Intro 1:00
2. When A Fire Starts to Burn 4:43
3. Latch (feat. Sam Smith) 4:16
4. F For U 4:29
5. White Noise (feat. Aluna George) 4:38
6. Defeated No More (feat. Ed Macfarlane) 6:08
7. Simulation 5:20
8. Voices (feat. Keable) 4:09
9. Second Chance 2:27
10. Grab Her 5:13
11. You & Me (feat. Eliza Doolittle) 4:27
12. January (feat. Jamie Woon) 5:55
13. Confess to Me (feat. Jessie Ware) 4:10
14. Help Me Lose My Mind (feat. London Grammar) 4:04
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