Lorsque l’équipage du vaisseau Enterprise est rappelé sur Terre, il découvre un monde en pleine crise. Une force extraordinaire, interne à leur propre organisation, a fait voler en éclats cette dernière. L’affaire est personnelle pour le Capitaine Kirk, qui se lance dans une véritable chasse à l’homme en pleine zone de guerre. Dans une partie d’échecs pouvant mener à leur perte, nos héros mettent au défi l’amour et l’amitié, et devront faire des sacrifices pour sauver la seule famille de Kirk : son équipage. Tel est le pitch de Star Trek Into Darkness, le nouveau film de J.J. Abrams réunissant sensiblement le même casting que pour le premier opus, à savoir Chris Pine (Kirk), Zachary Quinto (Spock), Zoe Saldana (Uhura), Simon Pegg (Scott), Karl Urban (Bones), John Cho (Chulu), Anton Yelchin (Chekov) et le nouveau venu Benedict Cumberbatch (Harrison).
Sans forcément être un grand amateur, ni un grand connaisseur, de la saga Star Trek, j’avais beaucoup aimé le premier volet qui m’avait captivé par son scénario astucieux et son rythme haletant. Qui plus est, les acteurs étaient plutôt sympathiques et livraient une prestation tout à fait honorable. J’étais donc relativement curieux de découvrir cette suite. Malheureusement, l’impression n’est pas aussi bonne ici dans la mesure où le film souffre cette fois d’un scénario extrêmement prévisible et poussif. Prévisible car on a tellement vu ces derniers temps de méchant (à la sauce Nolan) se laissant volontairement capturer pour mettre en place leur plan diabolique qu’on devine avec des années lumière d’avance ce qu’il va se passer. Et poussif car pour éviter justement que l’on devine les événements à venir (sans succès donc), les scénaristes meublent avec des péripéties, certes divertissantes, mais qui ne font jamais que retarder l’inévitable. De plus, les personnages ne semblent pas du tout avoir évolué depuis le premier film puisqu’on nous ressert le même genre d’intrigue (amitié entre Kirk et Spock, leadership…) avec toutefois des enjeux nettement atténués. Il en ressort du coup une histoire beaucoup moins passionnante.
Pour autant, Star Trek Into Darkness n’est pas complètement inintéressant. Tout d’abord grâce aux acteurs qui donnent encore tous de leur personne malgré des personnages parfois pas toujours très consistants. Et même si on peut regretter que certains ne soient pas davantage présents, les seconds rôles font tout de même mouche, en particulier Simon Pegg et Karl Urban que j’ai trouvés particulièrement drôles. Quant à Benedict Cumberbatch, il livre une performance convaincante et charismatique dans la peau du bad guy bien que son personnage manque lui aussi un peu de profondeur. Et ensuite car il faut bien reconnaître que J.J. Abrams maîtrise parfaitement sa mise en scène. Entre les courses poursuites spatiales à couper le souffle, les plans virevoltants de l’Enterprise et la beauté graphique de l’univers, le réalisateur offre un spectacle visuel absolument époustouflant. Et je ne parle pas des effets spéciaux qui participent eux aussi amplement à ce spectacle tant ils sont réussis. Enfin, le rythme est également bien maîtrisé puisque malgré les nombreuses faiblesses du scénario, on ne s’ennuie jamais.
En définitive, Star Trek Into Darkness est donc un film qui n’atteint malheureusement jamais le niveau de son prédécesseur, la faute à un scénario excessivement faible. Néanmoins, il peut compter sur un J.J. Abrams efficace à la réalisation pour sauver les meubles et rendre l’ensemble au moins divertissant.