Les 23 et 24 mai 2013 le Ministère du développement de l’Economie Numérique et des Postes a tenu un atelier d’information sur l’initiative Open Data. "Open data" qu’est ce que cela signifie et à quoi ça sert?
Une donnée ouverte est une donnée numérique, d’origine publique ou privée, publiée de manière structurée selon une méthodologie qui garantit son libre accès et sa réutilisation par tous, sans restriction technique, juridique ou financière. L’ouverture des données (en anglais open data) représente à la fois un mouvement, une philosophie et une pratique de publication de données numériques en ligne. Source
Le statut de donnée ouverte est applicable à tout type de données numériques. À titre d’exemple, on peut citer les données sur la fiscalité, le transport, la cartographie, les statistiques, la géographie, la sociologie, l’environnement ou encore le juridique…Elles peuvent notamment concerner les données du secteur public avec les notions de e-gouvernement ou encore d’e-démocratie, puis particulièrement celles des instituts de recherche scientifique avec la libre diffusion des résultats de recherches.
Les mouvements ou les initiatives de l’"open data" militent pour que ces données soient accessibles à tous, et ouvertes dans leur réutilisation, notamment aidée par Internet.
Quelles données pourraient être ouvertes?
- Des données de description du territoire (cartes, plans…)
- Des fonds documentaires (études, réglementation, statistiques…)
- Les données de la décision publique (projets, enquêtes, délibérations, subventions, budgets…)
- Le fonctionnement des réseaux urbains (eau, énergie, transports, logistique, télécoms…)
- La localisation et les horaires d’ouverture des services et des commerces
- L’occupation des ressources et des capacités (voirie, bâtiments, espaces, parkings…)
- Des mesures (environnement, trafic…)
- Des événements (culture, sports…)
- Des informations touristiques, culturelles, des données d’archives
- Les flux urbains (circulation…)
- Des données de surveillance…
- Des données électorales
Mais pour que des données soient qualifiées d’ouvertes, elles doivent posséder les 10 caractéristiques suivantes selon le Sunlight Fundation:
- Complète
- Primaire
- Opportune
- Accessible
- Exploitable
- Non-Discriminatoire
- Non-Propriétaire
- Libre de droits
- Permanente
- Gratuite
A cela s’ajoute les critères de qualité des données dites ouvertes établis par la W3C fondé par Tim Berners-Lee et dédié au développement du web. Ce classement utilise une échelle de qualité qui va de 0 à 5 étoiles
★ Les données (non filtrées c’est-à-dire dégradées) sont en ligne quel que soit leur format (n’importe quel format)
★ ★ Les données sont disponibles sous forme de données structurées (par exemple données tabulaires en CSV, XML, Excel, RDF)
★ ★ ★ Les données sont libres d’être exploitées juridiquement (voir la partie sur les licences) et techniquement dans des formats non-propriétaires (notamment pas Excel)
★ ★ ★ ★ utiliser des URL pour identifier les données, de sorte que l’on puisse pointer dessus
★ ★ ★ ★ ★ lier vos données à d’autres personnes pour fournir un contexte à ces données
A quoi peut servir l’Open data?
Concrètement, l’open data peu être un catalyseur pour la participation citoyenne à un débat démocratique et pour la croissance économique.
En ce qui concerne la participation citoyenne: cette phrase d’Alfred Sauvy, démographe français du XXe siècle, résume dans l’esprit le sujet de l’accès aux données "Bien informés, les hommes sont des citoyens ; mal informés ils deviennent des sujets" . En donnant la capacité aux citoyens d’être mieux informés sur la vie de la cité, notamment par la lecture et la manipulation des données publiques, leur compréhension de la gouvernance sera améliorée et leur participation également. L’initiative open data rend compte de l’action publique.
Pour faire simple : libérer les données, c’est créer de la croissance, mais comment? Essentiellement par la réduction de la dépense publique. En voici quelques articles.
L’initiative Open Data n’est pas encore connue au Burkina. Elle fera pour cela l’objet d’une expérimentation. Il s’agira pour le gouvernement burkinabè de rassembler ses données non sensibles sur une plateforme numérique accessible par tous depuis là où l’on se trouve. Financé par la Banque Mondiale, le Burkina sera pionnier de cette expérience en Afrique francophone. Mais des pays tels que le Ghana, le Kenya, l’Ouganda, sont déjà en plein dans cette initiative. Source
Le Ghana a débuté cette expérience en 2011. Estimant qu’il fallait une organisation pour porter l’initiative à la connaissance de la population, les promoteurs de l’Initiative Open Data ont commencé par la mise en place d’une Communauté Open Data. Ils ont par la suite créé la plateforme. Mais le Kenya a opté pour le chemin inverse. La Plateforme d’abord et la Communauté ensuite. Le Burkina aura à choisir entre la démarche qui sied au contexte national. S’inspirant de ces exemples, les participants ont proposé un plan d’action pour la réalisation de l’Initiative.